Dans une optique de prévention des maladies invasives dues à Neisseria méningitidis du sérogroupe C, la vaccination des nourrissons à partir de 12 mois, des enfants, des adolescents et des adultes est désormais recommandée.
Les deux sérogroupes des infections invasives à méningocoque (IIM) les plus fréquemment retrouvés, en France, sont le B (60 à 65 % des cas) et le C (25 à 30%). L’incidence des IIM de groupe C varie selon l’âge, plus importante avant un an et restant élevée entre un et quatre ans, diminuant entre 4 ans et l’adolescence pour remonter de façon nette pendant celle ci. Les infections à méningocoque du groupe C entrainent un taux de mortalité de 15,4% (environ 30 décès par an). Selon les périodes et selon les âges, 8 à 20 % de la population serait porteuse asymptomatique.
POURQUOI CHANGER DE STRATEGIE VACCINALE
Plusieurs arguments ont conduit le Comité Technique des vaccinations (CTV) et le Haut conseil de santé publique (HCSP) à recommander une vaccination systématique alors que précédemment elle l’était seulement pour les groupes à risque (1, 2).
-› Les données publiées sur l’impact des stratégies de prévention dans plusieurs pays (Royaume Uni, Espagne, Québec et Pays Bas) ont montré une réduction de plus de 90% de l’incidence des IIM de sérogroupe C dès la première année de surveillance dès lors que le taux de couverture vaccinale des populations cibles et celles concernées par le rattrapage atteint 90%. Or la France a désormais un des taux d’incidence infectieuse les plus élevés d’Europe ;
-› L’existence de cas groupés (bouffées épidémiques) nécessitent la mise en place de campagnes de vaccination ;
-› La perspective d’une pandémie grippale fut un autre motif. L’association spatio-temporelle entre les infections invasives à méningocoques et la grippe est un fait établi : les épidémies de grippe sont suivies, avec un décalage de quelques semaines, d’une augmentation de l’incidence des IIM et de la fréquence de purpuras fulminans (4).
QUI ET COMMENT VACCINER ?
Trois vaccins sont actuellement disponibles et peuvent être utilisés indifféremment : Meningitec* (Wyeth,) Menjugate Kit* (Novartis), Neisvac* (Baxter). Il s’agit de vaccins conjugués, immunogènes dès l’âge de deux mois. Tous trois sont pris en charge à 65 %.
-› Le schéma vaccinal du nourrisson entre deux mois et un an ne change pas : - deux doses de 0,5 ml chacune dans un intervalle d’au moins deux mois, - une dose de rappel dans la deuxième année de vie en respectant un délai d’au moins 6 mois entre la seconde dose et le rappel.
-› Dans ses nouvelles recommandations, le HCSP préconise la vaccination systématique avec une seule dose (0,5 ml) de vaccin méningococcique C de tous les nourrissons âgés de 12 à 24 mois.
Durant la période initiale de mise en place de cette stratégie (soit environ 5 ans) et en attendant son impact optimal par la création d’une immunité de groupe, la vaccination systématique des enfants, adolescents et adultes jusqu’à 24 ans révolus est également recommandée selon le même schéma à une dose.
Selon les données de l’INSEE, environ 834 000 nourrissons sont âgés de 12 à 24 mois et environ 17,6 millions enfants, adolescents et adultes seraient susceptibles de faire partie du programme de rattrapage.
Une incertitude demeure sur la durée de protection à long terme (en particulier quand la vaccination est réalisée chez les jeunes enfants) et la nécessité éventuelle de rappels tardifs aussi cette stratégie sera évaluée dans 5 ans (3).
-› La tolérance de ce vaccin est bonne, la majorité des réactions indésirables sont bénignes et transitoires :
- rougeur, douleur locale chez 50 % des sujets vaccinées,
- fièvre chez 9 % des nourrissons en cas d’administration concomitante d’autres vaccins,
- myalgies et arthralgies chez moins de 10 % des adolescents et adultes,
- somnolence ou irritabilité chez les plus jeunes enfants,
- céphalées chez les grands enfants.
VACCINER VITE ET LARGEMENT
L’efficacité de cette stratégie de prévention est conditionnée par l’obtention rapide d’un taux élevé de couverture vaccinale. Les données publiées dans les pays ayant instauré une stratégie de vaccination universelle témoignent d’un effet non seulement direct de la vaccination mais aussi indirect entrainant, par le biais de la réduction du portage nasopharyngé chez les adolescents et jeunes adultes, un effet d’immunité de groupe dès la première année de vaccination. Pour obtenir cette immunité de groupe, une couverture vaccinale élevée doit être obtenue rapidement.
Mise au point
La périménopause
Mise au point
La sclérose en plaques
Etude et Pratique
Appendicite aiguë de l’enfant : chirurgie ou antibiotiques ?
Mise au point
Le suivi des patients immunodéprimés en soins primaires