Plus de huit fois sur dix, le diagnostic de BPCO aurait pu être fait plus tôt selon une étude britannique parue dans The Lancet Respiratory Medicine du 13 février. C’est ce que les auteurs appellent « les occasions manquées » de diagnostic précoce qu’ils évaluent à 85%.
› Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’université de médecine de Plymouth ont conduit une analyse rétrospective du 1er janvier 990 au 31 décembre 2009 sur 38 859 patients de 40 ans et plus pour lesquels le diagnostic de BPCO a été posé et codé électroniquement dans un registre public. Les sujets inclus devaient avoir été suivis pendant un minimum de 3 ans (de 2 ans à 20 ans avant le diagnostic et 1 an après) et avoir bénéficié d’au moins deux prescriptions en rapport avec leur BPCO au décours de l’annonce diagnostique.
› Dans les années précédant le diagnostic, ont été considérées comme « occasions manquées », trois types de situations courantes en soins primaires. La première, les consultations pour symptômes respiratoires bas, qu’ils soient d’origine infectieuse (bronchites, trachéites, pneumonies) ou pas (exacerbations d’insuffisance respiratoire, asbestose), ou pour symptômes respiratoires aspécifiques (dyspnée, hyperventilation, toux, sifflements). La deuxième situation réunissait les consultations pour symptômes respiratoires bas ayant conduit à une prescription simultanée d’antibiotiques et de corticothérapie orale. La troisième situation était celle des consultations avec prescription de radiographie pulmonaire. Il était, bien entendu, considéré par les auteurs qu’aucune de ces situations n’auraient forcément conduit au diagnostic de BPCO. Simplement, en l’absence d’examens spirométriques opportuns, elles ont été considérées comme des occasions manquées.
› Les résultats montrent que dans les 5 ans précédant le diagnostic, 85% des patients ont consulté un médecin au moins une fois pour des symptômes pulmonaires. Pour 58% des patients, la BPCO aurait du être évoquée 6 à 10 ans plus tôt, et pour 45% jusque 11 à 15 ans plus tôt. Sur les vingt années d’étude, une augmentation significative du recours à la radiographie pulmonaire standard a été constatée chez ces patients dans les deux années qui ont précédé le diagnostic mais seul le tiers de ces malades ont bénéficié d’une spirométrie. Toutefois, entre 1990 et 2009, les chercheurs ont constaté un rajeunissement du moment diagnostique et une amélioration du taux annuel de prescriptions à visée diagnostique. On a observé une fréquence accrue de toutes les comordités au moment du diagnostic à l’exception de l’asthme et des bronchectasies qui sont passées en 20 ans de 33,4% à 30,8% pour l’asthme, et de 6,3% à 3,6% pour les bronchectasies.
› La détection des formes précoces passe par le dépistage des sujets à risques. À savoir, les fumeurs de 40 ans et plus, actifs ou sevrés, avec des antécédents de symptômes respiratoires, et porteurs de comorbidités (diabète, maladie cardio-vasculaire, RGO).
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