Le burn out a été évoqué pour la première fois dans les années 1970. Il s’agit d’un stress lié au travail, surtout quand celui-ci nécessite un engagement relationnel. To burn out en anglais signifie : échouer, s’user, devenir épuisé devant une demande trop importante d’énergie, de force, de ressources.
En 325 pages, le Dr Eric Galam, médecin généraliste à Paris, professeur de médecine générale à l’université Paris Diderot et coordonnateur de l’Association d’Aide Professionnelle aux Médecins Libéraux propose une analyse documentée et complète sur ce sujet difficile (1). Il centre l’essentiel de son propos sur l’erreur médicale, source majeure d’épuisement professionnel, qui peut aussi trouver ses racines dans la routine, la surcharge de travail ou la fatigue physique.
-› Quand une erreur se produit, elle affecte en premier lieu le patient et se proches, mais aussi le médecin qui est la seconde victime. Sa mise en cause est un épisode notable avec lequel il doit continuer à travailler pendant et après la fin de l’épisode.
C’est une épreuve dont il sort toujours affecté et pas forcément plus performant, dès lors qu’elle interpelle non seulement sa responsabilité mais aussi l’image qu’il se fait de lui-même. À Eric Galam de préciser qu’un médecin justiciable se retrouve seul mis en cause, ce qui est légitime mais aussi réducteur et injuste car il est tributaire d’un dispositif de soins plein de contradictions et d’insuffisances qui peut l’amener à prendre des risques aux conséquences parfois fâcheuses.
-› Le burn out touche près de 4 médecins français sur dix. « Les médecins sont façonnés pour être centrés sur l’autre : altruistes, compatissants, volontiers culpabilisables … Ils sont animés par un véritable « surmoi médical » qui peut les pousser dans certains cas, à mettre en question leur sécurité juridique ».
-› Chapitré en 6 parties, l’ouvrage aborde en quasi-conslusion les 7 clés utiles au médecin confronté à une situation pouvant avoir un déroulement indésirable. Toutes ont comme point commun la nécessité d’échanges.
- Première clé, l’analyse rétrospective qui part de l’erreur puis remonte chronologiquement au carrefour où de mauvaises décisions ont été prises. Les mauvais choix décisionnels ont de bonnes raisons qu’il est utile de décrypter pour en comprendre les rouages.
- Deuxième clé, la pratique réflexive qui est une démarche introspective, moins psychologisante qu’il n’y paraît, consistant à expliciter les règles auxquelles le soignant se conforme, ses façons de structurer les problèmes et les stratégies d’action dont il fait usage.
- Troisième clé, le travail en groupes qui permet notamment de prendre conscience de la communauté et de la diversité des pratiques, d’envisager des solutions nouvelles, d’optimiser son identité professionnelle, etc.
- Quatrième clé : le signalement qui à la fois par sa fonction de veille et d’alerte, est un vecteur de changement de la culture de sécurité des professionnels de santé.
- Cinquième clé : accompagner les soignants soumis au traumatisme d’une erreur médicale.
Ces dispositifs, bien structurés en Amérique du nord notamment, ne sont quasiment pas développés en France.
- Sixième clé : transmettre. « Il est nécessaire que les étudiants se familiarisent avec la quotidienneté de l’incertitude et de l’erreur ».
- Septième et dernière clé : articuler autour d’un dispositif institutionnel qui permettrait une reconnaissance des failles et des ressources du système et de ses modes de fonctionnement.
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