J’EXPLIQUE
• L’incidence de l’anaphylaxie augmente depuis une vingtaine d’années, notamment celle d’origine alimentaire chez l’enfant (1 Européen sur 300).
• Lors d’un premier contact avec l’allergène, l’organisme synthétise des anticorps allergiques (IgE spécifiques) qui vont se fixer sur les mastocytes. C’est lors d’un second contact avec ce même allergène que les mastocytes seront activés, déversant des médiateurs chimiques (histamine, etc.) à l’origine des manifestations allergiques.
• Il existe une gradation dans l’anaphylaxie selon la sévérité des manifestations, allant de l’urticaire généralisée à l’atteinte des différents organes, digestifs, respiratoires et aux troubles hémodynamiques (hypotension et/ou tachycardie).
• L’atteinte cutanéo-muqueuse est présente en premier dans 85 % des cas. Des signes annonciateurs (prodromiques) sont le prurit palmo-plantaire ou l’œdème ou l’érythème des oreilles chez l’enfant.
• L’atteinte digestive (45 % des cas) s'exprime par des nausées, vomissements, douleurs abdominales et une diarrhée. L’atteinte des voies aériennes (75 % des cas) se manifeste par une dyspnée et un bronchospasme, une oppression, une crise d’asthme ou un état de mal asthmatique, pouvant entraîner un arrêt respiratoire. Dans 15 % des cas il existe des signes neurologiques (céphalées, convulsions).
• En cas d’atteinte hémodynamique caractérisée par une chute tensionnelle, on parle alors de choc anaphylactique. Il se produit une dilatation des vaisseaux sanguins. Le cœur compense la chute de la pression artérielle par une tachycardie réflexe. Dans les cas extrêmes, survient un arrêt cardio-circulatoire.
J'INFORME
• De manière générale, l’anaphylaxie de l’enfant et l’adolescent est de nature alimentaire. Chez l’adulte jeune, elle est plutôt liée à une piqûre d’hyménoptère, et chez les seniors les médicaments (pénicillines, anti-inflammatoires, produits de contraste). Mais toute étiologie reste possible quel que soit l’âge.
• La réaction allergique survient en quelques minutes à deux heures environ après l’exposition à un allergène. Plus l’apparition des manifestations est précoce, plus la réaction sera sévère.
JE PRESCRIS
• En cas de symptômes cutanés isolés, un antihistaminique suffit. Les corticoïdes en association n’ont pas démontré d’intérêt mais restent souvent prescrits.
• L’adrénaline est le médicament de référence de première intention en cas d’anaphylaxie grave (atteinte cutanée et/ou muqueuse + au moins une atteinte respiratoire et/ou cardiovasculaire d’installation brutale). Elle est à injecter sans tarder quand une manifestation légère (urticaire) s’aggrave. L’adrénaline induit une vasoconstriction, avec des effets stimulant cardiaque et dilatateur bronchique.
• L’adrénaline injectable est remboursée à 65 % (complément par mutuelle) sur prescription médicale et délivrée avec deux seringues auto-injectables. Elle est à garder toujours à proximité ou sur soi.
• La posologie est de 150 microg/injection pour les enfants de 15 à 30 kg et même en deçà selon les recommandations européennes, 300 microg au-delà (il existe un dispositif dosé à 500 microg pour les personnes de plus de 60 kg).
• La personne consciente doit s’allonger, du moins se placer spontanément dans la position la plus naturelle possible. En cas de troubles de la conscience, la personne sera placée en PLS avec dégagement des voies respiratoires.
• Le projet d'accueil individualisé (PAI), signé par le médecin traitant ou l’allergologue, sécurise l’environnement scolaire et périscolaire de l’enfant allergique.
J'ALERTE
• Tout retard d’injection est un retard de chance. Le délai pour la concentration plasmatique maximum d’adrénaline est de 8 minutes +/- 2 à condition de l’injecter en intra-musculaire et précocement lorsque le débit circulatoire est suffisant.
• Après l’injection, il faut appeler les secours en vue d’une prise en charge hospitalière (en sachant que le risque de réaction biphasique, c’est-à-dire de récurrence clinique, est d’environ 5 %).
• La mortalité reste faible et stable, inférieure à 1 par million d’habitants. Une quinzaine de décès seraient liés au venin d’hyménoptère chaque année en France.
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