J’EXPLIQUE
• Une méningite aiguë est une inflammation aiguë des enveloppes cérébrales, sources d’anomalies du liquide céphalorachidien.
• Les virus sont la cause la plus fréquente d’une méningite aiguë et leur évolution est le plus souvent favorable. Dans environ 80 % des cas, il s’agit d’entérovirus (échovirus et Coxsackie essentiellement) et la méningite est l’expression principale de l’infection. Elle peut aussi accompagner une virose connue (zona, oreillons, varicelle et herpès).
• Les méningites bactériennes (MB) sont plus rares, mais graves, avec un risque élevé de décès et de séquelles. Les MB affectent préférentiellement le jeune enfant. L’incidence globale est de 2,23/100 000, mais de 44/100 000 chez les nourrissons de moins d’un an et de 6,9/100 000 chez les enfants de 1-4 ans.
• Les germes en cause varient avec l’âge. Entre 1 à 3 mois, quatre bactéries sont impliquées : streptocoque du groupe B, méningocoque, pneumocoque et plus rarement E. Coli. Chez les nourrissons de 3 mois à 1 an, le pneumocoque est le germe le plus fréquent, suivi du méningocoque. Chez l’adulte, les germes les plus fréquents sont le pneumocoque (50 % chez l’adulte jeune, 70 % au-delà de 70 ans), le méningocoque et plus rarement Listeria monocytogenes, Hæmophilus influenzae et le streptocoque du groupe B.
J’INFORME
• La méningite est une urgence imposant le transfert immédiat en milieu hospitalier.
• Classiquement, le diagnostic de méningite repose sur la triade fièvre, raideur de la nuque et altération de la conscience. En réalité, même chez l’adulte, où la symptomatologie est la plus franche, la sensibilité de cette triade n’est que de 45 %.
• Chez l’enfant de plus de 2 ans et chez l’adulte, le diagnostic de méningite est hautement probable en cas d’association de fièvre, raideur de la nuque et soit céphalées, soit troubles de conscience ou en cas d’association de fièvre et de purpura.
• Toutefois, l’association fièvre et céphalées suffit à évoquer le diagnostic.
Chez le nourrisson, les signes dominants sont ceux d’une infection grave : fièvre élevée, modification du teint, extrémités froides, douleurs des jambes, rash aspécifique, troubles de la réactivité, perte du sourire.
• La ponction lombaire est l’élément clé du diagnostic. Elle permet de différencier une infection virale d’une infection bactérienne qui nécessite une antibiothérapie urgente. Son évolution habituelle sous traitement antibiotique est généralement favorable.
J’ALERTE
• Chez l’adulte, le taux de mortalité lors d’une méningite à pneumocoque (germe le plus fréquent) varie de 16 à 37 % et les séquelles neurologiques surviennent chez 30 à 52 % des survivants.
• Chez les enfants, le pronostic est globalement meilleur, avec une mortalité de 2 à 15 %, plus élevée pour le pneumocoque. Les trois quarts survivent sans séquelles, 15 % présentent une surdité (10-13 %, jusqu’à 30 % des pneumocoques), plus rarement (3-4 %) un retard mental, une atteinte motrice, une épilepsie. Outre le type de germe – le risque de séquelles est multiplié par six en cas de pneumocoque – l’ampleur de l’atteinte neurologique d’emblée est de mauvais pronostic (coma, déficit, AVC, œdème cérébral, protéinorachie élevée, etc.).
• Un test auditif est à réaliser dans les 15 jours après la sortie de l’hôpital. Un an après, le comportement et les compétences cognitives doivent être évalués.
JE PRÉVIENS
• Il existe des vaccins contre les principales bactéries responsables. La vaccination contre Hæmophilus et pneumocoque (13 valences) intervient dès le 2e mois, puis à 4 mois avec un rappel à 11 mois. Celle contre le méningocoque C intervient à l’âge de 5 et 12 mois avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans révolus. Le vaccin tétravalent A, C, Y et W135 contre le méningocoque est recommandé dans des cas particuliers d’immunodépression. Celui contre le méningocoque B n’est recommandé qu’en cas d’épidémies.
• L’épidémiologie bactérienne a été considérablement modifiée par la vaccination.
Hæmophilus influenzae b a quasiment disparu. Les 7 sérotypes ciblés par le premier vaccin pneumocoque ont été quasiment éliminés, ceux ciblés par les 6 sérotypes additionnels contenus dans le vaccin à 13 valences sont en forte diminution, avec cependant l’émergence de sérotypes de remplacement.
Par contre, du fait d’une couverture vaccinale insuffisante, l’incidence des infections invasives à méningocoque C n’a pas diminué.
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