J'EXPLIQUE
• 10 % des femmes souffrent d'incontinence urinaire vraie mais 50 % souffrent d'une incontinence occasionnelle.
• Il existe en théorie deux types d'incontinence urinaire chez la femme : l'une à l'effort du fait d'une déficience du plancher pelvien et une autre sur urgenturie (miction impérieuse) liée le plus souvent à une vessie hyperactive ou un obstacle à la miction avec présence d'un résidu mictionnel.
• Mais, chez la femme âgée, ces deux types d'incontinence urinaire peuvent coexister sous la forme d'une incontinence mixte qui emprunte les symptômes des deux types d'incontinence.
• Dans tous les cas, une étape diagnostique reste nécessaire pour déterminer le traitement avec un interrogatoire précisant la survenue progressive ou rapide de l'incontinence, la présence de douleurs à la miction ou d'une hématurie ou d'autres symptômes évoquant une pathologie sous-jacente, la prise de médicaments ou de substances favorisant une hyperdiurèse (diurétiques, café, alcool, soda…).
• L'examen clinique est une étape importante aussi avec une recherche de globe vésical et l'exploration de la sphère pelvienne.
• Chez la femme ménopausée, une évaluation de la trophicité de la région vulvo-vaginale est utile pour envisager un traitement œstrogénique local.
• Les examens complémentaires comporteront, au minimum, un cytobactériologique des urines (ECBU) et, éventuellement, une échographie pelvienne.
• D'autres explorations plus poussées seront réalisées en milieu spécialisé face à des signes évoquant une pathologie sous-jacente potentiellement grave.
•Dans tous les cas, il ne faut pas sous-évaluer l'impact psychologique de l'incontinence urinaire au niveau de l'estime de soi et du handicap social qu'elle peut constituer.
JE PRESCRIS
• Une perte de poids face à une surcharge pondérale pour réduire l'hyperpression pelvienne.
• Une réduction des quantités de liquides absorbés et des substances potentiellement irritantes ou réflexogènes pour l'équilibre vésical (café, alcool, soda…).
• Une rééducation périnéale, entre 10 et 15 séances, en première ligne, pour renforcer le contrôle musculaire et sphinctérien du périnée.
• En présence d'une incontinence d'effort simple, si la rééducation périnéale se révèle insuffisante, une chirurgie mini-invasive peut-être envisagée après un bilan urodynamique, avec la mise en place de bandelettes de soutènement sous-urétral (TVT-TOT), ballonnet périurétral ou agents de comblement, techniques qui est efficace dans 90 % des cas.
• En présence d'une incontinence par miction impérieuse (urgenturie), les anticholinergiques sont les traitements médicamenteux de première intention en ayant à l'esprit le risque d'effets secondaires (effets atropiniques périphériques comme la constipation, une bouche sèche, un flou visuel, une décompensation d'un glaucome à angle fermé, des troubles de la conduction cardiaque…)
• Mais l'effet secondaire le plus fréquent des anticholinergiques est l'apparition ou la majoration de troubles cognitifs, en particulier chez la femme âgée.
• Des études ont montré une efficacité et une bonne tolérance du trospium chloride en raison de sa faible liposolubilité et de son absence de passage de la barrière hémato-encéphalique.
• Un traitement par bêta 3 adrénergiques agonistes, peut être prescrit en milieu spécialisé.
•Si ces traitements médicamenteux échouent, des techniques plus invasives sont à envisager en milieu spécialisé comme la neuromodulation, l'injection de Botox qui a reçu récemment une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication.
• En dernier recours, devant une incontinence urinaire d'effort, rebelle à tout autre traitement, un sphincter artificiel peut être implanté.
J'ALERTE
Une incontinence urinaire récente, avec hématurie, associée à des douleurs pelviennes ou des troubles sphinctériens anaux, doit alerter sur une pathologie sous-jacente grave à explorer.
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