Avec l'augmentation croissante du nombre de sujets ayant reçu le vaccin contre la grippe A(H1N1), l'on peut s'attendre à ce que certains patients s'inquiètent en raison de réactions locales jugées importantes ou de réactions générales gênantes.
QUATRE VACCINS DISPONIBLES
-› Actuellement, on dispose de quatre vaccins dirigés contre le virus de la grippe A(H1N1), différant par la quantité d'hémagglutinine (HA), la fragmentation ou non du virus vaccinal, le milieu de culture (œuf ou non), la présence ou non d'un adjuvant (tableau 1).
-› Les adjuvants utilisés sont le squalène, présent dans l'organisme humain à l'état naturel et intervenant dans la synthèse du cholestérol et de la vitamine D, et le tocophérol (vitamine E). Ces adjuvants forment une émulsion huile dans eau, avec comme conséquence de faciliter la présentation des antigènes vaccinaux émulsionnés aux cellules immunocompétentes. Les adjuvants permettent ainsi de réduire la dose d'antigène vaccinal, tout en obtenant des taux d'anticorps équivalents, et d'améliorer la réponse immunitaire humorale et cellulaire (5). Non seulement en terme de durée et d'intensité, mais aussi en terme de spectre vis-à-vis des souches virales, ce qui permet au vaccin adjuvé de se montrer également efficace sur des souches ayant subi des phénomènes de mutation. "Cette efficacité croisée sur des souches ayant varié est un atout supplémentaire dans un contexte de pandémie, explique le Pr Perronne, sous réserve que les phénomènes de mutation ne soient pas trop importants ; et si des souches mutées venaient à circuler largement, les vaccins non adjuvés pourraient être moins efficaces. Pour autant, les critères biologiques tels que le taux d'anticorps ne sont pas les seuls éléments à considérer. Il faut tenir compte par ailleurs de la réponse clinique, et on espère que les deux types de vaccins, avec et sans adjuvant, auront une bonne efficacité clinique". Présent en France depuis 2001 notamment dans l'un des vaccins grippaux saisonniers (Gripguard?), le squalène est très utilisé en Europe (~ 45 millions de doses) (6).
-› Certains vaccins contiennent du thiomersal, composé contenant du mercure. Il s'agit d'un conservateur destiné à prévenir la contamination bactérienne des vaccins, précaution rendue nécessaire par la présentation en flacon multidoses. Aux doses utilisées dans les vaccins (50 µg/dose maximum), le risque de troubles neuropsychiques chez l'enfant (autisme notamment), évoqué à la fin des années 1990 et non confirmé depuis, est a priori exclu (7). "Localement, le thiomersal est susceptible d'induire une allergie de contact, mais ce risque est rarissime".
EFFETS SECONDAIRES COURANTS
-) Les anomalies au site d'administration – douleur au point d'injection, rougeur, induration, gonflement – et les réactions générales – fièvre, fatigue – sont décrites comme étant fréquentes (› 1/100 et < 1/10) à très fréquentes (› 1/10) dans les résumés des caractéristiques des différents vaccins (1 ; 2 ; 3 ; 4), avec une probabilité de survenue des effets indésirables locaux un peu plus importante avec les vaccins adjuvés. L'émulsion lipidique provoque en effet un afflux local de lymphocytes. Une revue de la littérature (8) mentionne que 58,5 % des sujets ayant reçu un vaccin contenant l'adjuvant MF59 ont présenté dans les 3 jours des réactions locales et systémiques, versus 46,9 % en l'absence d'adjuvant (RR = 1,34).
-) Ces effets secondaires, bénins, disparaissent spontanément en quelques jours. Si les symptômes sont marqués, un antalgique ou un antipyrétique peuvent être nécessaires. Aucun traitement local n'est préconisé. "L'importance de la réaction locale ou générale ne présume nullement de l'efficacité du vaccin, ni d'ailleurs du risque de survenue d'une pathologie neurologique ou auto-immune. Le plus souvent, Pour les patients chez qui une seconde dose reste recommandée, il n'y a pas lieu de craindre une majoration des symptômes, la réaction étant généralement atténuée après la deuxième injection. Il n'est pas conseillé de recourir la seconde fois au vaccin non adjuvé si un vaccin avec adjuvant a été utilisé initialement".
COMMENT DÉCLARER LES ÉVÉNEMENTS INDÉSIRABLES ?
Les patients peuvent télécharger sur le site de l'Afssaps un formulaire de déclaration des effets indésirables survenus à la suite de la vaccination ou de la prise d'antiviraux et ayant nécessité une consultation médicale ou une hospitalisation (9). La fiche est à renvoyer au centre régional de pharmacovigilance dont dépend chaque département. Les professionnels de santé quant à eux peuvent déclarer les événements indésirables graves en utilisant une fiche spécifique (10). Un 3ème formulaire à compléter par le médecin traitant concerne les femmes enceintes ayant reçu le vaccin ou un traitement antiviral. Par ailleurs, un bulletin de suivi de pharmacovigilance est régulièrement publié par l'Afssaps (11).
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