L’allaitement exclusif au sein pendant environ six mois est un objectif souhaitable, souligne le comité de Nutrition de la société française de pédiatrie et le comité Européen sur la nutrition (Espghan) mais c’est le cas de bien peu de nourrissons (1). Si l’allaitement maternel est impossible ou non désiré, les formules lactées actuelles, issues des progrès technologiques et obtenues le plus souvent à partir du lait de vache, ont une composition qui se rapproche de celle du lait de femme, sans pour autant l’imiter totalement. La composition des laits infantiles obéit aux dispositions réglementaires européennes (directive 2006/141/CE et règlement 1924/2006) traduites en droit français (arrêté du 11 avril 2008, JO du 23 avril 2008).
JUSQU’à L’ÂGE DE 4 À 6 MOIS
Encore appelées préparations pour nourrissons, les laits 1er âge concernent les nourrissons de la naissance à l’âge de 4 à 6 mois. Période durant laquelle l’alimentation lactée est exclusive. Les premières semaines de vie représentent une période « sensible » du tube digestif, la maturation des fonctions rénales est lente : l’élimination de l’eau est limitée, ainsi que celle des minéraux et des produits du catabolisme des protéines. Le lait de vache apporte trop de minéraux et de protéines pour être consommé en l’état au cours de la première année de vie.
COMMENT CHOISIR
Le choix d’un lait doit se fonder sur des critères de composition, d’avantages scientifiquement établis et de tolérance de l’enfant, en évitant les changements intempestifs parfois délétères (2).
En présence d’un terrain atopique familial
Cette situation concerne 27 % des nourrissons. C’est une indication à la prescription d’un lait hypoallergénique (HA) jusqu’à l’âge de 4 mois au moins (3). Ces laits n’ont pas d’intérêt en seconde intention, c’est-à-dire après l’utilisation d’un lait standard.
En l’absence de terrain atopique
Deux types de préparations se distinguent : les laits à base de protéines de lait de vache et ceux à base de protéines de soja.
-› Les préparations à base de protéines de lait de vache se différencient principalement en fonction de l’apport en protéines, du rapport caséines/protéines solubles, de la nature et la quantité des sucres apportés, de la qualité du mélange lipidique, et de l’éventuel ajout de pré- ou probiotiques.
=› Au niveau de l’apport protéique, la plupart des laits ont une teneur qui s’est réduite au fil des ans pour être en conformité avec les normes réglementaires (1,8 à 3 g/100 kcal). Le profil en acides aminés est comparable à celui du lait maternel. Les caséines, dont la teneur varie, ont tendance à coaguler en gros flocons dans l’estomac et donc à ralentir la vidange gastrique. L’avantage est celui de la satiété rapidement satisfaite mais les caséines en excès peuvent favoriser la constipation.
=› Les apports glucidiques (compris entre 9 et 14g/100 kcal) peuvent être exclusivement le fait du lactose (peu de laits de ce type) mais sont plus plus volontiers le fait d’un mélange dextrine-maltose-lactose avec des teneurs très variables en lactose (au minimum 4,5 g/100 kcal). Plus la teneur en lactose est importante, plus le transit intestinal est facilité, à l’origine de selles acides et grumeleuses. En excès, le lactose non digéré fermente et provoque parfois un météorisme avec douleurs abdominales.
=› Concernant la teneur en lipides, elle est moyenne de 35 g/l constituée d’un mélange pouvant comporter jusqu’à 100 % de matières grasses d’origine végétale, enrichi en acides gras essentiels. En 2010, l’Afssa rappelait que jusqu’à 3 ans, les lipides doivent représenter 45 % à 50 % de l’apport énergétique total, l’acide linoléique 2,7 % et l’acide alfa-linoléique au moins 0,45 % (1 % des AG totaux des lipides du lait) (4). De ces deux acides gras dérivent notamment l’acide arachidonique (ARA) et l’acide decosahexaénoïque (DHA). L’ARA est impliqué dans la transmission nerveuse et le DHA dans le développement de photorécepteurs rétiniens et l’installation des réseaux neuronaux. L’Afssa conseille des apports de 0,5 % des AG totaux pour l’ARA et de 0,32 % pour le DHA.
=› Les pré- ou probiotiques sont des adjonctions récentes dans certaines formules infantiles. Leur l’objectif est de reproduire l'écosystème intestinal des enfants allaités.
- Les prébiotiques sont des ingrédients alimentaires, non digestibles, dont la présence dans la lumière intestinale stimule la croissance d’une flore bifidobactérienne. Mais les études à bon niveau de preuve sur leurs effets bénéfiques manquent encore.
- Les probiotiques sont des micro-organismes vivants non pathogènes susceptibles de modifier la flore intestinale. Des études suggèrent un effet bénéfique de certains probiotiques (Bifidobacterium lactis souche Bb 12, Lactobacillus GG, et Lactobacillus reuteri) dans le la traitement de la diarrhée aiguë du nourrisson, la réduction de la durée des pleurs des nouveau-nés, etc.
-› Les préparations à base de protéines de soja ont des indications limitées à alimentation végétarienne exigée par les parents, ou à l’allergie aux protéines du lait de vache en deuxième intention, après avoir testé les hydrolysats poussés de protéines et pas avant l’âge de 6 mois. Une autre réserve concerne la présence de phyto-estrogènes dans ces laits qui sont proposés aux premiers âges de la vie.
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