CHAPITRE 4 : L’ASTHME PROFESSIONNEL

Publié le 27/11/2015
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Rémy, ouvrier agricole de 42 ans, ne fume pas et n’a pas d’antécédent notable. Il présente des épisodes de toux et de dyspnée sifflante qui se manifestent sur l’exploitation céréalière où il travaille depuis 1 an. Il pense être « allergique à la poussière » et vous demande votre avis.

> L’asthme professionnel est caractérisé par une obstruction bronchique variable au cours du temps et/ou une hyperréactivité bronchique (HRB), induites par l’inhalation de poussières, fumées, gaz ou vapeurs présents dans l’environnement de travail. La relation entre les symptômes et le travail peut se retrouver au début mais disparaître après une exposition longue.

Les facteurs professionnels pourraient être responsables d’au moins 1 cas incident d’asthme sur 10 chez l’adulte.

> L’évolution des symptômes et de l’HRB non spécifique après le diagnostic est conditionnée en partie par l’arrêt de l’exposition et la précocité de cette cessation après les premières manifestations cliniques. Cependant, même après retrait du milieu délétère, plus de 50 % des patients restent symptomatiques et gardent une HRB non spécifique ; des évolutions favorables différées (> 2 ans après l’arrêt de l’exposition) sont possibles.

Le pronostic social des asthmes professionnels est globalement mauvais. L’arrêt de l’exposition est souvent obtenu au détriment du statut socio-économique des malades. Dans une étude française relativement ancienne (1997) mais éloquente, 3 ans après le diagnostic d’asthme professionnel, 44 % des malades avaient perdu leur emploi, et 25 % étaient chômeurs ; 46 % mentionnaient une diminution de leurs revenus, (en moyenne - 41 %).

> Les professions pour lesquels l’excès de risque est retrouvé avec le plus de constance sont le nettoyage et les professions agricoles. Les plus fortes incidences d’asthme professionnel sont retrouvées chez les boulangers et les peintres au pistolet. Des incidences élevées sont également rapportées dans la coiffure, dans la soudure, le travail du bois et dans la production des matières plastiques.

> Les fiches de l’INRS « références en santé au travail » peuvent aider le clinicien à identifier les agents causaux et les métiers à risque. 


Source : Le Généraliste: 2738