La folie Covid, fait perdre toute mesure, toute limite, tout bon sens. Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes a pondu une pétition (cf. Le Syndicat national des jeunes généralistes pétitionne pour « dissoudre » l'Ordre, lequotidiendumedecin.fr, 14 avril) demandant la dissolution de l’Ordre. La tentation n'est pas nouvelle mais le texte est d'une brutalité délirante. La tension anxiogène semble avoir dicté un modèle du genre : dire que le SNJM excelle dans l'outrance est un euphémisme. Dire que c'est son seul point d'excellence serait un peu exagéré. Tout donne à penser qu'un tel texte exprime à l'insu des auteurs la peur d'un avenir sous virus, en état de siège sanitaire durable clivant les générations.
Il entortille du vrai avec du faux, beaucoup de faux, chauffe un mélange indigeste, vomit une bouillie inquiétante. Cette violence tranche avec les propositions classiques et sous l’air du temps du syndicat.
Qui délire ? La question se pose car tout y passe, pêle-mêle, désorganisé, incohérent voire falsifié. Les chasses aux sorcières inventées sont le fond commerce des complotistes et de la cancel culture.
Les Trans, LGB et les Féministes s'acharnant sur l'écriture inclusive, échappent à la hargne du syndicat des jeunes médecin.e.s généralistes mais on se souvient aussi de leurs ricanements aux virevoltes et trocs de Mme la Ministre Agnes Buzin, de leurs éructations contre la France maltraitante, insensible au sort des exclus, faisant preuve «d’un entêtement stupéfiant dans une politique des drogues répressive inefficace et raciste» (sic). La France, pas l'Etat ni le gouvernement, ménageons chèvre et choux
Les charges contre nos confrères homéopathes, ignobles charlatans cupides, dangereux, à clouer au pilori au nom de Sainte Preuve - la - Science, ont laissé de douloureux stigmates. Covid a mis une virgule dans le nez de la Science, sans porter à réfléchir sur les subtilités de la médecine et des liens patients médecin. Les convictions irréductibles résistent, l'ignorance têtue étant aphrodisiaque.
Danse du ventre
C'est au tour du Conseil National de l'Ordre des Médecins de passer à la trappe. Et là, la charge est ultra-violente. Pauvre National qui a eu à cœur de dorloter les jeunes médecins. Il n'a pas compté ses efforts ni les commissions pour les séduire et les caresser dans le sens du poil.
La danse du ventre de son Président se solde par un retour de bâton que d'aucun estime mérité. Doit-on en rire ou s'attrister ? Las, le spectacle de ses gracieux sauts de chat est un four, une chute, les dents cassées sur un SNJMG vexé.
Nos jeunes confrères, virés, privés des petits fours du CNOM, (Ils sont délicieux, je vous l'assure), mordent la main ordinale. Voilà un grand classique de la gratitude au sein des instances dites collégiales. Ça aussi, je vous l'assure.
Un timing parfait ? Ne serait-ce pas prochainement que leurs camarades sanctionnés pour anti-confraternité viennent en appel au National, en chambre disciplinaire de deuxième instance ? Turbulente provocation d’insoumis ou grossière tentative d'intimidation politicienne ?
Morale de la dé-morale : une histoire de barbichettes. Le National récolte un champ de cailloux, laissant des effluves de justice.
Merci, chers confrères, de ne pas confondre le National avec les sous-couches régionales et départementales qui bossent sans moufter puisque l'instance suprême décide seule et parle à votre place, ne consultant pas plus ses généreux cotisants que ses conseillers de base.
La carrière de syndicaliste est un art tout tracé. Certains se taillent dans des planques ministérielles, notre célèbre ministre en est l'exemple. D'autres s'accrochent aux fonctions lucratives des syndicats, eux-mêmes porteurs des listes ordinales aux élections départementales, des URPS portées par les syndicats, des agences, etc.
Parmi eux, certains ont plus d'appétits que de neurones ou de morale si on juge à leur déni de l’irréversible déchéance de notre exercice et la décrépitude d’un statut désavoué, noyé dans les professionnels de santé.
Mais, mieux vaut être jugé par nos pairs que par des ronds de cuirs jaloux, ou pire, tant l'alibi de la défense et du bien confraternel fait le lit de quelques carriéristes peu ouverts, mal embouchés et gourmands.
Dissoudre, détruire, disent-ils. Et après ? Construire un champ de ruines habitées de petits pions hautement diplômés en BTS de sciences et technologies de la santé et du social n'est pas une solution. In fine, renvoyons tous les parano dos à dos, il est urgent de penser.
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