Le gouvernement vient d’effectuer un virage à 180 degrés concernant sa doctrine sur le port du masque contre le coronavirus. Contraint de gérer la pénurie, le ministère de la Santé n’a eu de cesse de répéter, au début de l’épidémie, que le port d’un masque par le quidam était tout bonnement inutile. Les Français ont ensuite dû entendre qu’ils ne sauraient se parer convenablement de cet objet. Pour qu’ils évitent de s’en encombrer, on les a encouragés à donner les exemplaires qu’ils pouvaient avoir.
Mais depuis quelques jours, le discours et le ton ont changé. Nos concitoyens ont été invités à sortir leur trousse de couture. Peut-être vous êtes-vous découvert des doigts de fée en confectionnant votre modèle ? Des sociétés françaises de textile fabriquent maintenant des masques alternatifs pour les non-soignants. Et plus d’un milliard de masques chirurgicaux commandés à la Chine arriveront… d’ici à fin juin.
Le masque devrait être le must de la collection printemps-été 2020. L’Académie de médecine a préconisé de rendre son port obligatoire à l’issue du confinement. Dans la foulée, le ministre de la Santé a indiqué qu’il y réfléchissait. Quelle volte-face ! Plutôt que de voir moisir dans un hangar les masques qui arriveront par dizaines de millions quand l’épidémie sera finie, certains préféreraient les voir portés par les Français.
Il est dommageable que le gouvernement, qui assure pourtant jouer la carte de la transparence, se soit enferré dans un mensonge d’État sur l’inutilité du masque pour la population. « On a menti sciemment pour une bonne cause puisque c’était pour le personnel soignant », a reconnu Marina Carrère d’Encausse, médecin et journaliste à France 5. Ce faisant, les autorités ont pris le risque de se décrédibiliser auprès des Français mais aussi des soignants, qui ont peu vu la couleur de ces protections. Et ce, au pire moment, alors que la voix des pouvoirs publics devrait porter si l’on veut sortir le pays de cette crise sanitaire. C’est regrettable, ne nous voilons pas la face.
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