Véritable mosaïque culturelle puisant ses origines en France, le Nouveau-Brunswick est la seule province canadienne totalement bilingue avec le français obligatoire partout. Le renouveau acadien amorcé dans les années 60-70 leur a permis d’affirmer leur identité francophone et catholique bien qu’ils ne représentent aujourd’hui que 30 % de la population de la province, soit environ 200 000 personnes. Ils ont aussi conquis leurs écoles et leurs manuels scolaires en français, leur université et leur autonomie culturelle. Ainsi que leur drapeau : tricolore bleu-blanc-rouge frappé de l’étoile d’or de L’Assomption.
La visite d’un village acadien fidèlement reconstitué (habitat, métiers et même nourriture) permet de bien se rendre compte de la vie quotidienne à cette époque. C’est un véritable musée vivant, qui offre une balade dans l’évolution de l’Acadie de 1770 à 1939. Situé près de Caraquet, il compte une bonne trentaine de maisons où ont été reconstitués les ateliers de nombreux métiers : forgeron, imprimeur, menuisier, cordonnier…
On en pince pour le homard
Crustacé succulent que l’on pêche facilement dans les eaux froides et rocheuses du Nouveau-Brunswick, le homard est dégusté ici pour un prix très modique du matin au soir, dans une omelette au petit dej, en sandwich ou en plat, bien sûr, midi ou/et soir. Shediac, proclamée capitale du homard, a d’ailleurs droit à une statue de 90 tonnes à l’entrée du bourg !
Une animation baptisée « les contes du homard », permet de tout savoir sur cette pêche un peu particulière, depuis la levée des casiers jusqu’aux subtilités de la cuisson.
À l’aquarium et centre marin de Shippagan, dans le nord, on pourra découvrir en vedette, le mythique homard bleu dont la couleur s’explique par un excès de pigmentation bleue. Ce homard bleu est pêché environ une fois sur deux millions. Quant au homard jaune tacheté de noir, il est rarissime : un spécimen sur environ trente millions.
Hopewell Rocks : un flux époustouflant
Mais la grande attraction de la province, le phénomène naturel le plus époustouflant que l’on peut observer ici, c’est la baie de Fundy et ses rochers de Hopewell. Chaque jour, et même deux fois par 24 heures, 100 milliards de tonnes d’eau entrent et sortent de la baie en forme d’entonnoir. L’équivalent de l’écoulement d’eau douce de toutes les rivières du monde !!!
Attirées par la gravitation de la lune et du soleil, les marées de la baie de Fundy sont les plus puissantes du monde et leur hauteur varie chaque jour en fonction de la position des deux corps célestes.
Ce matin, vers 10 heures, la marée est basse, de nombreux touristes marchent déjà littéralement au fond de l’océan et arpentent la plage. Appareil photo à bout de bras, ils mitraillent à qui mieux-mieux ces « pots de fleurs » géants qui datent de quelque trois cent millions d’années, modelés par les glaciers et érodés, sculptés, rongées sans répit par les marées L’imagination humaine n’ayant pas de limite, nombre de ces monolithes qui se détachent dans le bleu de l’océan et du ciel ont été baptisés. Ainsi, il y a la grotte marine, l’ours, la belle-mère, le diamant, l’éléphant, le château, mais surtout la plus populaire : l’ « arche des amoureux », deux rochers presque collés ensemble devenus deux visages collés qui se font un « bec » (un baiser), propice aux serments et même aux cérémonies de mariage en robe blanche et nœud papillon (à marée basse, bien sûr). « Aujourd’hui, explique notre guide, la marée est descendue à 5,9 mètres. Progressivement, elle va remonter dans l’après-midi, en exactement 6 heures et 13 minutes, pour attendre 12,4 mètres en fin d’après-midi».
Lorsque la marée monte, ni grondement ni fracas, aucune muraille d’eau ne s’avance vers la plage. Le retour de la mer est paisible, sans bruit. Le niveau de l’eau s’élève progressivement. C’est l’heure des kayakistes qui ne tardent pas à pointer le bout de leur bateau et virevoltent bientôt avec bonheur tout autour des rochers.
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