Sollicité par un couple homosexuel pour obtenir un certificat obligatoire dans le cadre d’une procédure d’adoption, un médecin messin a dans un premier temps demandé aux deux hommes de se soumettre à test de dépistage VIH pour finalement leur refuser le document. Le praticien, pourtant sur la liste des professionnels agréés par le département, a estimé que ce certificat était contraire à ses convictions. Lundi soir l’émission télévisée Quotidien sur TMC est revenue sur cette affaire en rencontrant le couple mais aussi le médecin mis en cause.
Voulant témoigner au départ anonymement, il a finalement accepté d’apparaître à la caméra dans un "happening" préparé par ses soins. Le praticien met en scène sa déclaration pour justifier sa décision. « Nous ne consentons pas au viol de notre conscience, de notre âme et encore moins de notre esprit. Vous n’aurez pas notre liberté de penser », avance-t-il notamment. Se défendant d’être homophobe, le médecin reconnaît malgré tout être, « à titre personnel », opposé à l’adoption par les couples homosexuels.
Depuis 2013, les couples homosexuels peuvent adopter un enfant.. mais eux n’ont pas pu à cause de ce médecin. Attention scène surréaliste @valentineoberti #Quotidien pic.twitter.com/jpQq71I4jk
— Quotidien (@Qofficiel) October 21, 2019
La clause de conscience pas applicable
L’affaire pourrait ne pas en rester là, car si le médecin pensait être dans son bon droit en invoquant sa clause de conscience, le président du Conseil de l’Ordre départemental de Moselle, le Dr Laurent Dap, explique dans le reportage qu’elle ne peut pas s’appliquer ici. « Un certificat médical qui est demandé par la loi ne peut être refusé par un médecin, la clause de conscience ne s’applique pas ici donc il contrevient à l’article 7 du code de déontologie médicale », souligne le président se disant par ailleurs « choqué » et qualifiant de « discriminante », l’attitude du médecin. Le couple messin envisage aujourd’hui de porter plainte conte le praticien.
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