LE SUCCÈS rencontré par des chercheurs américains avec des cellules souches dans la maladie de Parkinson dépasse, à leurs yeux, le traitement de cette affection. Même si l’étude n’a été réalisée que chez l’animal, elle ouvre la porte à une source inépuisable de cellules souches, d’accès facile et utilisable dans nombre d’affections.
Pour la première fois, l’équipe de Hugh S. Taylor (université de Yale), a pu transplanter dans le cerveau de souris des cellules souches issues de l’endomètre. Une fois injectées, elles se sont transformées en cellules productrices de dopamine. Voila pour le principe.
En pratique, les chercheurs ont pu obtenir des cellules souches à partir de tissu endométrial prélevé chez 9 volontaires. Toutes étaient indemnes de maladie de Parkinson. Par sécurité, les Américains ont contrôlé, in vitro, que les cellules étaient capables de se différencier en neurones producteurs de dopamine.
Injectées dans le striatum.
Les cellules souches non différenciées ont ensuite été injectées dans le striatum de souris atteintes d’un équivalent murin de maladie de Parkinson. Cinq semaines plus tard, les animaux ont été sacrifiés et la structure cérébrale examinée. Les cellules souches avaient colonisé le striatum et la substance noire, dont la production de dopamine chute au cours de l’affection. Elles s’étaient différenciées en neurones producteurs de dopamine et les niveaux en étaient partiellement restaurés.
Les chercheurs reconnaissent ne pas avoir suivi les effets sur le long terme de cette greffe de cellules, ni s’être intéressés au devenir neurologique des rongeurs. Ce qui leur fait ajouter qu’ils sont encore loin du passage à l’humain.
Mais ils ont fait un autre constat. Ces cellules souches endométriales semblent moins sujettes à un phénomène de rejet que les cellules souches d’autres origines. En effet, des injections ont été réalisées chez des souris immunodéprimées et chez d’autres au système immunitaire intact. Dans les deux cas les cellules greffées se sont différenciées comme attendu.
Autant d’éléments qui permettent de fonder de grands espoirs dans cette origine de cellules. Une femme pourrait être son propre donneur, sans difficultés. La bonne tolérance pourrait conduire à la création de banques cellulaires avec une probable adaptation possible pour l’homme. Et même chez une femme ménopausée un traitement estrogénique pourrait recréer de l’endomètre.
Pour Hugh S. Taylor, son équipe vient juste de mettre en évidence la partie émergée de l’iceberg que constituent les possibilités des cellules souches endométriales.
Journal of Cellular and Molecular Medicine, mai 2010.
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