DEPUIS 2002, suite aux résultats obtenus dans l’étude CURE*, Plavix est indiqué dans le traitement du syndrome coronarien aigu (infarctus du myocarde sans sus-décalage du segment ST, angor instable) en association avec l’aspirine. Cette indication a été intégrée dans les recommandations de l’American Heart Association, de l’American College of Cardiology et de la Société européenne de cardiologie.
Coadministré avec un traitement standard, y compris l’aspirine, Plavix (dose de charge de 300 mg, puis 75 mg par jour) a réduit de 20 % le risque relatif d’accident athérothrombotique sans augmentation majeure du risque hémorragique.
La nouvelle indication de Plavix repose sur les résultats de deux études cliniques, CLARITY-TIMI 28 (CLopidogrel as Adjunctive ReperfusIon TherapY-Thrombolysis In Myocardial Infarction Study 28) et COMMIT (ClOpidogrel and Metoprolol in Myocardial Infarction Trial) portant sur près de 50 000 patients.
CLARITY-TIMI 28.
L’étude CLARITY-TIMI 28 a été menée chez 3 491 patients arrivés à l’hôpital dans les douze heures qui ont suivi le début d’un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST. Les patients qui avaient reçu de l’aspirine et un traitement fibrinolytique standard ont été randomisés pour recevoir soit un placebo, soit le clopidogrel : une dose de charge de 300 mg, puis une dose quotidienne de 75 mg.
Le critère d’évaluation principal de l’étude comprenait l’occlusion de l’artère responsable de l’infarctus, le risque de récidive d’infarctus ou de décès au cours de l’hospitalisation.
L’analyse des résultats montre que l’adjonction du clopidogrel améliore la perméabilité de l’artère responsable de l’infarctus et réduit les complications ischémiques ou la survenue d’une issue fatale.
Le risque de survenue d’une occlusion de l’artère responsable de l’infarctus du myocarde, d’une récidive d’infarctus du myocarde ou d’un décès a été réduit de façon très significative de 36 % (taux d’événements 15 % dans le groupe clopidogrel versus 21,7 % dans le groupe placebo ; p < 0,001).
Les effets bénéfiques du clopidogrel se sont poursuivis : à trente jours, le traitement par clopidogrel a réduit la probabilité du critère de jugement combiné (mortalité cardio-vasculaire, récidive d’infarctus du myocarde ou récidive ischémique nécessitant une revascularisation en urgence) de 20 %.
COMMIT/CCS-2.
L’étude COMMIT/CCS-2, l’une des plus grandes études au monde, a été réalisée chez près de 45 852 patients hospitalisés pour infarctus du myocarde aigu avec sus-décalage du segment ST datant de moins de vingt-quatre heures.
Outre le traitement conventionnel de l’infarctus du myocarde incluant l’aspirine, les patients, répartis au hasard, ont reçu soit un placebo, soit le clopidogrel (75 mg par jour).
Au cours des vingt-huit jours suivant la randomisation, le clopidogrel a réduit significativement le risque relatif de décès de toutes causes de 7 % (taux de décès de 8,1 % dans le groupe placebo, 7,5 % dans le groupe clopidogrel ; p = 0,03) et de 9 % le risque relatif du critère combiné associant récidive d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ou de décès (9,3 % dans le groupe clopidogrel versus 10,1 % dans le groupe placebo ; p = 0,002).
Comme l’étude CLARITY-TIMI 28, cet essai confirme que l’ajout du clopidogrel n’accroît pas le taux d’hémorragies majeures et d’hémorragies cérébrales.
Plavix (clopidogrel) participe donc, en plus des traitements conventionnels, tant en monothérapie qu’en association avec l’aspirine, à l’amélioration du pronostic de patients à risque élevé et permanent d’événements ischémiques majeurs.
Chez les patients présentant un infarctus du myocarde avec sus-décalage de ST, recevant un traitement conventionnel incluant l’aspirine, l’adjonction, le plus tôt possible, d’une dose de charge de 300 mg de clopidogrel suivie d’une dose quotidienne de 75 mg par jour est une mesure thérapeutique efficace et sûre pour améliorer le taux de perméabilité de l’artère responsable de l’infarctus et pour réduire le taux des complications ischémiques.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires sanofi-aventis et Bristol-Myers Squibb avec la participation des Pr Jean Ferriere (CHU Rangueil, Toulouse), Yves Cottin (hôpital du Bocage, Dijon) et du Dr Frédéric Lapostolle (Samu 93, CHU Avicenne, Bobigny).
* « N Engl J Med », 2001 ; 345 : 494-502.
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