D ANS cette enquête, 603 femmes ont été interrogées ; parmi celles-ci, 405 étaient sous pilule, tandis que 198 étaient porteuses d'un stérilet au cuivre.
L'âge moyen de survenue des premières règles était de 12,8 ans, dans cette étude ; si la plupart des femmes ont déclaré ne pas avoir ressenti d'inquiétude à cette occasion, près du tiers des femmes interrogées ont expliqué qu'elles avaient éprouvé une certaine gêne pour aborder ce sujet. Aujourd'hui encore, les notions de honte et de fierté sont souvent mêlées dans les témoignages ; si près de la moitié considèrent qu'il est normal d'avoir ses règles, le processus est jugé « un peu ennuyeux » par certaines, d'autres parlant même de « purification ».
Des troubles menstruels préalables à l'initiation de la contraception ont été reportés chez 150 femmes (saignements intermenstruels isolés - 123 cas -, troubles divers sans métrorragie- 27 cas).
Métrorragies
Des échelles visuelles ont été proposées aux femmes afin d'évaluer la tolérance en termes de gêne, d'inquiétude et d'inconfort. Vis-à-vis des métrorragies, relativement peu de femmes rapportent inquiétude ou inconfort ; la plupart considèrent toutefois ces saignements comme « plutôt gênants » (63 %) et comme « plutôt inévitables » (53 % des cas). En ce qui concerne les autres troubles menstruels, la plupart des femmes (58 %) les considèrent comme inévitables et se disent plutôt gênées (77 %) par des troubles qui génèrent le plus souvent un inconfort important (75 %).
Le type de contraception est fortement corrélé avec l'existence de troubles : 38 % des femmes sous stérilet se plaignent de troubles, contre 18 % des femmes sous pilule. Cette tendance persiste après ajustement de l'âge.
Les règles idéales : de 2,6 à 2,8 jours, peu abondantes
Les règles idéales sont décrites comme courtes (de 2,6 à 2,8 jours) et peu abondantes (69 % des femmes sous pilule et 81 % des femmes sous stérilet au cuivre souhaitent voir diminuer encore l'abondance de leurs règles). Si, avec les pilules estroprogestatives les plus faiblement dosées en hormones stéroïdes, on constate une diminution de la durée et du volume des règles, les répercussions des stérilets sur la menstruation dépendent de leur nature : règles souvent abondantes et/ou douloureuses avec le stérilet au cuivre, règles peu abondantes (voire disparition des règles) et diminution des douleurs menstruelles avec le stérilet hormonal, du fait de l'atrophie de la muqueuse, qui devient inactive avec ce dernier.
Ainsi, les critères de choix d'une contraception dépendent de critères individuels, des antécédents personnels et familiaux, et doivent tenir compte des variations individuelles de l'équilibre hormonal ; la prescription d'une contraception (avec ou sans règles) doit être adaptée aux désirs et à la sexualité de chacun. C'est pourquoi les multiples informations apportées par cette étude peuvent servir d'outils et aider à comprendre les femmes en général et les patientes en particulier.
D'après la communication du Dr Sylvain Mimoun (hôpital Robert-Debré, Paris), lors d'une conférence de presse organisée par Schering SA, dans le cadre du Salon Forme et Santé.
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