« La cure thermale donne des résultats a priori pour tous les types de lymphœdème. La difficulté, c’est d’être sûr du diagnostic initial », indique le Dr Jérôme Laurès, attaché à l’établissement thermal de La Léchère. On a le plus souvent une origine lymphatique lorsqu’il s’agit d’un seul membre qui a gonflé après une intervention chirurgicale, par exemple sur un cancer du sein ou de l’utérus où l’on a enlevé les ganglions. Mais il y a également les œdèmes lymphatiques qui surviennent tous seuls sans traumatisme chirurgical. »
Mises en place depuis 4 ans, les cures lymphœdème s’organisent un peu différemment par rapport aux cures conventionnées classiques, avec des soins thermaux dispensés l’après-midi. « On retrouve tous les soins de la phlébologie : piscine de marche, baignoire thalaforme/aerobain, douche locale chaude/froide pour les membres inférieurs, massages, enveloppements d’eau thermale », explique Christophe Arsant, directeur général des thermes. À La Léchère, sont également proposées des innovations thermales adaptées à ces patients à l’instar de la douche arciforme, un arceau avec jets croisés se déplaçant latéralement qui permet un drainage des vaisseaux lymphatiques des membres. Une douche « lymphœdème » offre même une diffusion des jets sur le tour complet du bras. En complément de la cure conventionnée de 18 jours, les ateliers d’éducation thérapeutique « thermoedème » sont organisés le matin pour aider les curistes à mieux comprendre le lymphoedème et sa physiopathologie.
Plateforme web
Le programme inclus des entretiens individuels avec des professionnels de santé formés à l’ETP, des ateliers dédiés à l’auto-bandage et l’auto-drainage, ainsi que des séances de gymnastique. « Dans le lymphoedème, l’ETP doit entre autres permettre de bien identifier les risques infectieux spécifiques, comme les érysipèles, pour savoir les traiter immédiatement quand les symptômes apparaissent et apprendre à les prévenir », note le Dr Laurès. « Au final, le but est de faire en sorte que les patients prennent conscience de leurs problèmes, puis déterminent eux-mêmes les modifications à apporter dans leur mode de vie au quotidien », résume-t-il. Pour aller plus loin dans l’accompagnement des curistes, les Thermes de La Léchère vont développer en 2017 une plateforme web d’échanges autour du patient entre le médecin thermal, la station thermale et le médecin traitant. « Aujourd’hui, le suivi se fait par téléphone avec deux appels à trois mois et six mois pour savoir comment évolue l’œdème. Notre objectif, c’est d’améliorer le suivi de la pathologie du patient en se dotant d’un outil qui permette d’interagir à tout moment avec le médecin traitant et le médecin thermal », résume Christophe Arsant.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature