La Danseuse vient d'obtenir un césar technique, celui des meilleurs costumes. Mais il vaut mieux que cela. L’ambition à travers son héroïne plane sur ce film qui nous donne à voir la naissance d’une star et sa chute dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Le destin de Loïe Fuller est pour le moins singulier. Née dans l’ouest américain, elle débarque dans la ville lumière pour inventer un nouveau type de chorégraphie où le corps de la femme n’est pas érotisé mais sublimé grâce au recours de la lumière et à des tiges de bambou qui lui prodigue une nouvelle dimension, entre l’oiseau prêt à s'envoler et le fantôme aspirant à habiter un corps démultiplié. Le spectacle présenté aux Folies Bergères envoûte le Tout-Paris. Mais apparaît dans la troupe une rivale porteuse d’une folle ambition, une certaine Isadora Duncan. Au-delà du biopic, le film nourrit une réflexion sur le processus créatif, sa fragilité extrême et le doute permanent qui saisit l’artiste tout au long de son invention. Loin d’être théorique, cet aspect est porté par la qualité de la photographie, son esthétisme qui éclaire ce destin météorique mu à la fois par son ambition sociale, sa volonté de s’arracher à la misère promise et la recherche de la beauté irradiante. On mentionnera la qualité de l’interprétation dominée par Soko qui joue le rôle titre et la jeune Lily-Rose Depp incarnant Isadora, sans oublier Mélanie Thierry et Gaspard Ulliel. On oubliera en revanche la méchante polémique reprochant au film d’occulter l’homosexualité de Loïe pourtant transparente dans différentes séquences. En tout état de cause, un premier film étonnant de maîtrise qui annonce pour l’avenir de belles surprises.
La danseuse, un film de Stéphanie Di Gustio 2016, Editeur, Wild Bunch, 19,99 euros.
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