Il n’est jamais trop tard pour agir. L’activité physique retarde la perte d’autonomie chez les sujets âgés, y compris les plus vulnérables. La conclusion de l’étude randomisée LIFE (Lifestyle Interventions and Independance for Elders) menée chez 1635 sujets sédentaires âgés de 70 à 89 ans semble enfoncer des portes ouvertes, mais de tels résultats ne sont pas obtenus sans effort.
Le programme testé était structuré et exigeant, puisqu’il comprenait 150 minutes de marche/semaine et des exercices de gymnastique (renforcement musculaire, souplesse, maintien postural), à la fois à domicile (3 à 4 fois/semaine) et en salle (2 fois/semaine).
Le seuil des 400 mètres
Les participants étaient tous sédentaires et à risque élevé de glisser vers la dépendance (score Short Physical Performance Battery) mais encore capables de marcher 400 mètres d’affilée.
« Même si 400 mètres peut sonner comme un chiffre arbitraire, c’est une limite importante pour les sujets les plus âgés, expliquent l’équipe dirigée par Marco Pahor, université de Floride. Quatre cents mètres, c’est un tour de stade, ou la distance du parking au supermarché ou encore 2 ou 3 pâtés de maison alentours. C’est une distance importante pour maintenir une vie indépendante».
Un effet réel mais exigeant
Au bout de 2,6 ans de mise en œuvre, un programme très structuré d’activité physique s’est soldé par l’apparition d’un handicap moteur chez 246 participants (30,1 %) par rapport à 290 (35,5 %) dans le groupe éducation à la santé (ne comportant pas de volet sur le sport). Un handicap chronique (c’est-à-dire présent lors de 2 examens médicaux ou suivi du décès) a été constaté chez 14,7 % du groupe activité physique par rapport à 19,8 % du groupe éducation thérapeutique seule.
Pour les auteurs, ces résultats suggèrent « qu’une activité physique structurée est un moyen efficace et réaliste pour limiter le handicap chez les sujets âgés fragiles et malgré le déclin fonctionnel lié à l’âge». Il reste à obtenir et à garder l’adhésion et la motivation des sujets sur le long cours. De plus, des points restent à préciser, car il y a eu davantage d’hospitalisations dans le groupe sportif. Si ce phénomène peut s’expliquer par un meilleur repérage, il faudrait s’assurer que ce ne soit pas en rapport avec une augmentation des accidents cardiaques ou d’autres pathologies.
JAMA, publié en ligne le 27 mai 2014
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