LE DEFICIT immunitaire commun variable (Divc) est un des déficits immunitaires primitifs les plus fréquents.
C'est un syndrome hétérogène caractérisé par une hypogammaglobulinémie portant sur plusieurs classes d'immunoglobulines (taux significativement réduit des IgG, généralement associé, mais de façon variable, à une diminution du taux des IgA et des IgM) et des anomalies fonctionnelles des cellules T, alors que le nombre de lymphocytes B circulants est normal ou augmenté.
Il touche les hommes et les femmes de manière équivalente ; c'est généralement une affection du sujet jeune, mais elle peut se manifester plus tardivement.
Le diagnostic est évoqué devant la répétition d'infections ORL et respiratoires risquant d'aboutir à une dilatation des bronches chez le sujet jeune, mais il doit également être suspecté devant des granulomatoses ou des manifestations auto-immunes parfois révélatrices du déficit immunitaire.
Un traitement de substitution.
Le traitement des patients atteints d'hypogammaglobulinémie est un traitement de substitution ; il a pour dessein de restaurer les mécanismes de défenses immunitaires anticorps dépendants et repose classiquement sur l'administration au long cours, par voie intraveineuse, d'immunoglobulines polyvalente.
Ce traitement diminue l'incidence des infections, les journées d'hospitalisation et les complications respiratoires précoces (dilatation des bronches).
Il est habituel de commencer la substitution en immunoglobulines par une injection d'immunoglobulines polyvalentes de 400 à 600 mg/kg une fois par semaine pendant trois semaines, la fréquence des perfusions se faisant par la suite toutes les trois à quatre semaines, l'objectif étant de maintenir un taux résiduel d'immunoglobulines de plus de 5 g/l.
En France, seule cette stratégie était employée, alors que l'administration par voie sous-cutanée était une modalité thérapeutique développée en Suède, en Allemagne, en Autriche et au Royaume-Uni.
L'efficacité du traitement sous-cutané (une injection hebdomadaire), comparée au traitement de référence (les immunoglobulines par voie veineuse), a été évaluée dans plusieurs études cliniques (1-2).
Aucune différence significative entre les deux voies d'administration n'a été mise en évidence, qu'il s'agisse du taux d'infections majeures ou modérées, de la durée des infections ou de l'absentéisme scolaire ou professionnel.
L'administration sous-cutanée permet d'obtenir un taux d'IgG se situant dans les valeurs normales et plus constant que celui obtenu avec les immunoglobulines intraveineuses, la tolérance est meilleure, avec moins d'effets systémiques et les effets indésirables locaux qui s'amenuisent avec le temps.
Pour la première fois en France, les patients vont avoir la possibilité de se traiter eux-mêmes à domicile sans l'intervention d'une infirmière ou d'un médecin.
Le Laboratoire Baxter a reçu de l'Afssaps l'autorisation de mise sur le marché de Subcuvia, solution d'immunoglobulines humaines polyvalentes pour administration sous-cutanée. Subcuvia est indiqué, chez l'adulte et l'enfant de plus de 12 ans, pour le traitement des déficits immunitaires primitifs avec défaut de production d'anticorps et des déficits immunitaires secondaires induisant un défaut de production d'anticorps.
Manipulation simple.
De forme liquide, concentrée à 16 %, Subcuvia est un produit de manipulation très simple et peut être conservé à température ambiante. L'injection dure entre une demi-heure et une heure.
Le traitement à domicile n'est instauré qu'après une formation des patients dispensée par un médecin expérimenté dans la prise en charge des déficits immunitaires.
Un cédérom d'information sur les déficits immunitaires et les traitements disponibles, un livret explicatif sur le traitement par la voie sous-cutanée et un cahier de suivi patient sont les différents outils développés par le Laboratoire Baxter pour permettre aux patients de maîtriser leur traitement.
Symposium organisé par le Laboratoire Baxter.
(1) H. M. Chapel et coll. : The Comparison of the Efficacy and Safety of Intravenous versus Subcutaneous Immunoglobulin Replacement Therapy. « J of Clinical Immunology », vol. 20, n° 2, 2000.
(2) S. Radinsky et coll. : Subcutaneous Immunoglobulin Infusion as an Alternative to Intravenous Immunoglobulin. « J Allergy Clin Immunol », September, vol. 112, n° 3, 2003.
Iris et Ipopi
Créée en 1998 à l'initiative de quelques familles, l'association Iris, qui a aujourd'hui trois cents adhérents, s'est donné comme objectifs de faire reconnaître les déficits immunitaires comme un problème de santé publique, de développer une information destinée aux patients et aux professionnels de santé, sur les déficits immunitaires primitifs et leur traitement, de soutenir les patients et de les représenter auprès des différents acteurs (pouvoirs publics, laboratoires) et d'encourager la recherche.
Parce que la maladie n'est pas une affaire de frontières, Iris a rejoint l'association Ipopi (International Patient Organization for Primary Immunodeficiences) et participe tous les deux ans au congrès mondial qu'elle organise.
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