En utilisant un test moléculaire mis au point dans leurs laboratoires, des chercheurs américains rapportent avoir été capables d’améliorer la capacité diagnostique de la bronchoscopie pour détecter un cancer du poumon. Cette approche permettrait à de nombreux patients d’éviter les examens invasifs actuellement requis lorsque la bronchoscopie ne permet pas d’établir ce diagnostic.
Une efficacité diagnostique variable
En pratique, l’efficacité de la bronchoscopie pour diagnostiquer un cancer du poumon varie entre 38 et 88 %, selon la taille et la localisation de la lésion bronchique suspecte. Ainsi, de nombreux patients doivent subir des examens complémentaires qui ne sont pas dénués de risques. La biopsie chirurgicale, par exemple, comporte un taux de complication de 5 %, et une mortalité à 30 jours d’environ 1 %. La biopsie transthoracique à l’aide d’une aiguille peut également générer des complications. Elle est par exemple associée à un taux de pneumothorax de 15 %. Enfin, au décours de ces examens coûteux et invasifs, les lésions se révèlent bénignes dans 25 % des cas.
Comment éviter le recours à ces techniques compliquées ? En utilisant un nouveau test moléculaire, rapportent des chercheurs de la Boston University dans un article publié ce dimanche dans le « New England Journal of Medicine ». Le test repose sur l’analyse de l’expression des cellules des voies respiratoires supérieures. D’après les auteurs, le profil d’expression génétique de ces cellules reflète le développement ou non d’un cancer plus profondément dans le poumon.
Deux études prospectives multicentriques
Les chercheurs ont évalué leur test moléculaire dans deux études prospectives indépendantes, regroupant au total 639 patients fumeurs ou anciens fumeurs, répartis sur 28 sites aux États-Unis, au Canada et en Irlande. Tous ces patients subissaient une bronchoscopie pour une lésion suspecte détectée par imagerie. À partir des bronchoscopes, ils ont également récupéré des échantillons de cellules des voies respiratoires supérieures de ces patients. Les résultats montrent que l’association bronchoscopie – test moléculaire a une sensibilité plus grande, 97 % contre 75 % pour la bronchoscopie seule et ce quels que soient la taille de la lésion, sa localisation, le stade et le type cellulaire tumoral en jeu.
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