ANDREW PAYNE est britannique et scénariste. Il a du talent et réussit. Il fait des incursions du côté du théâtre et, si l’on en juge par les deux brèves pièces présentées au Petit Montparnasse, il est doué également pour la scène. C’est qu’il taille dans le vif du temps. Ses personnages (ici deux fois deux garçons, adultes, engagés dans le monde) sont criants de vérité. Ils sont très bien dessinés, en quelques répliques, et si le spectacle que signe Patrice Kerbrat est frappant, c’est qu’il s’appuie sur l’adaptation très efficace de Vanessa Chouraqui et de Robert Plagnol. Ni l’un ni l’autre ne craignent la crudité des paroles, une manière de parler très actuelle et qui ressemble vraiment aux milieux dans lesquels les deux pièces se passent.
La première, « Synopsis », nous met en présence de deux jeunes scénaristes, l’un faiseur, l’autre laborieux. Plagnol et Boyer. Taillés pour ces rôles. Il est dommage que dans l’autre pièce, ils conservent les mêmes « emplois ». Le personnage que joue Benjamin Boyer est le suiveur de celui qu’interprète Robert Plagnol. Il y a quelque chose d’une analyse sociologique d’une certain petit monde dans l’écriture d’Andrew Payne. Mais dans la proposition de Patrice Kerbrat, décidément excellent directeur d’acteurs, on va plus loin. D’abord on admire les mille et une nuances du jeu des deux acteurs formidables, très bien accordés et aussi excellents l’un que l’autre, et puis on réfléchit au monde dans lequel nous vivons. Et les hommes sont partagés entre subir et agir, entre mentir et jouir. Ce n’est que l’histoire de quatre personnages, mais ils sonnent juste de par la grâce d’un auteur, de ses adaptateurs et des interprètes formidables. Benjamin Boyer, timide, entravé, et qui va pourtant à la transgression – on parle ici des personnages –, et Robert Plagnol, hallucinant dans deux compositions fascinantes, différentes et liées en même temps. Un profond plaisir pour le spectateur !
Petit Montparnasse à 20 h 30 du mardi au samedi et en matinée le samedi et le dimanche à 16 h 30 (01.43.22.77.74). Le texte est en vente dans la salle.
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