L IONEL JOSPIN procédera-t-il à un remaniement gouvernemental au lendemain des élections municipales ? Rien ne l'y contraint vraiment, sinon qu'il peut tirer la leçon du scrutin.
Quelle est-elle ? Que le rapport de forces au sein de la majorité dite plurielle s'est modifié au détriment des communistes et à l'avantage des Verts. M. Jospin, pour consolider son gouvernement, doit tenir compte du message écologiste de l'électorat.
Mais la composition d'un nouveau gouvernement n'est pas nécessairement la traduction, en termes démocratiques, des résultats électoraux. M. Jospin, au lendemain de la consultation, a eu un accès de mauvaise humeur et mis en demeure ses ministres élus de choisir entre leur portefeuille et leur mairie. De sorte que revient sur le tapis le non-cumul des mandats, qui est un vœu du Premier ministre et non une loi. M. Jospin n'a empêché aucun des membres de son gouvernement d'aller faire acte de candidature ici ou là. Il aurait été plus loyal de les prévenir qu'ils paieraient leur succès éventuel de la perte de leur maroquin.
Le chef du gouvernement donne donc une prime à l'échec (les ministres battus n'ont pas de choix à faire) et punit la réussite, alors même qu'il a toutes les raisons de juger négatifs les résultats des municipales, sauf à Paris et à Lyon.
Si le non-cumul des mandats n'est pas encore institutionnel, le remaniement ne l'est pas davantage. Simplement, un scrutin national donne l'occasion au chef du gouvernement de recomposer son équipe. On dit beaucoup que Dominique Voynet quitterait le ministère de l'Environnement, ce qui infirmerait le principe du non-cumul puisqu'elle a été battue à Dôle. Il est peu probable que Dominique Gillot préfère la mairie d'Eragny (Val-d'Oise) à son secrétariat d'Etat. Quant à Daniel Vaillant, il a déjà renoncé à sa marie d'arrondissement de Paris pour garder le ministère de l'Intérieur.
En fait, M. Jospin a surtout besoin d'un gouvernement qui lui permette de gagner la présidentielle et les législatives. Il n'y a pas de secret, il lui faut des hommes ou des femmes qui vont prolonger l'action sociale accomplie par Martine Aubry, maintenir la croissance et diminuer le chômage. Elisabeth Guigou et Laurent Fabius, de ce point de vue, sont des atouts à conserver.
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