M EME si elle n'enregistre en 2000 « que » 7 850 tués de la route, la France reste en queue de peloton européen dans le domaine de la violence routière. Le nombre de morts par milliard de kilomètres parcourus est de 15 dans l'Hexagone pour l'année dernière, soit une baisse de 16,2 % en un an. Mais en 1999, la Grande-Bretagne, par exemple, a recensé 7,3 tués, la Finlande 9,4, l'Allemagne 12,2 et l'Autriche 14,9. Seules la Belgique et la Grèce vont plus mal que la France, avec respectivement 15,7 et 26,7 morts par milliard de kilomètres.
Bien sûr, les automobilistes français reviennent de loin, avec 16 617 tués en 1972. Mais, depuis 1989 (10 528), le bilan s'est caractérisé par une baisse presque continue, à l'exception de 1998 (+ 5,6 %), alors que, durant la même période, le trafic routier a connu une progression de 35,2 %.
Vers une répression accrue
Ainsi, de 1999 à 2000, plus de 2 700 vies ont été épargnées, et les blessés affichent une décrue identique, de l'ordre de - 27 %. Pour les cyclistes, la diminution des morts, au cours de la décennie, est de 21 %, chez les piétons, de 14,6 %, chez les motocyclistes, de 5,4 %, chez les usagers de véhicules légers, de 3,7 %, et chez les cyclomotoristes, de 2,7 %, tandis que les chauffeurs de poids lourds accusent une hausse de 36,5 %. Enfin, hormis les autoroutes, plus meurtrières (+ 7,9 %), le réseau routier est dans l'ensemble moins mortel : nationales (- 9,6 %), départementales (- 5,3 %), voies urbaines (- 13,5 %) et routes de campagne (- 2,4 %). Et toutes les classes d'âge bénéficient de ces progrès, en particulier les 20-24 ans, avec - 10,1 % de tués.
Dans un tel contexte, Jean-Claude Gayssot annonce de nouvelles mesures afin de maintenir « la tendance ». Le budget de communication 2001 de la sécurité routière, par exemple, voit son enveloppe augmenter d'un quart, pour des campagnes à nouveau fondées sur des « images fortes ». Côté répression, le ministre des Transports va déposer prochainement un projet de loi prévoyant le retrait immédiat du permis de conduire en cas de grand excès de vitesse. Cette mesure est applicable, d'ores et déjà, sous l'autorité des préfets. La gendarmerie, pour sa part, devrait recevoir, pour l'année en cours, 50 radars laser par mois et, comme la police nationale, des véhicules destinés à la surveillance des routes. En outre, diverses dispositions viendront réformer l'examen du permis de conduire. Dès le 15 février, Paris, les Hauts-de-seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, l'Isère et la Vienne testeront une épreuve du code réformée. Et, à partir de mars, sera mise en place une procédure révisée d'attribution des places d'examen du permis, au profit des auto-écoles dispensant une bonne formation. L'opération pilote concernera les Alpes-Maritimes, la Charente, la Charente-Maritime, la Mayenne, la Sarthe, la Haute-Savoie et les Yvelines.
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