« NOUS TENIONSà remercier particulièrement les Docteurs Rêves, présents chaque semaine dans les services de pédiatrie. Ainsi qu'André Pouli, fondateur de l'association. Sans eux, nous ne serions pas là ce soir », dit Nathalie Marvaldi, directrice de l'association Théodora. Dans les salons prestigieux de l'Institut de France, prêtés pour l'occasion par l'Académie des beaux-arts, l'association, qui fête ses 5 ans, n'oublie pas tous ceux qui contribuent à son action, membres et donateurs.
Présente à Nice, La Rochelle, Compiègne et Paris (hôpital Robert-Debré), Théodora compte une quinzaine de clowns, qui interviennent dans une dizaine de services de pédiatrie en France. Ils rencontrent en priorité les enfants connaissant des hospitalisations longues, des pathologies lourdes ou qui sont loin de leur famille.
En partenariat avec l'hôpital, une équipe de comédiens, spécialement sélectionnés et formés pour travailler dans ce cadre, rencontre un après-midi par semaine ces enfants dans la souffrance physique et psychique, gratuitement, aussi bien pour l'hôpital que pour ce jeune public.
« Nous faisons attention à changer régulièrement les équipes et à établir un roulement entre les services de pédiatrie des différents hôpitaux, pour éviter un attachement entre les clowns et les enfants, précise la directrice de l'association. On fait en sorte également que les clowns se retrouvent entre eux pour échanger leurs expériences, parfois difficiles, en présence d'un psychologue. »
Dans le monde entier.
Tout commence en 1993, lorsque André et Jean Poulie prennent la décision d'apporter du « mieux-être » aux enfants hospitalisés, en mémoire à leur mère, Théodora. Née en Suisse, dans le cadre d'une fondation, l'activité n'a depuis cessé de se développer. Le premier grand projet pour la fondation est réalisé à Minsk (Belarus), où quatre Docteurs Rêves rendent visite aux enfants rescapés de Tchernobyl. Au même moment, deux autres Docteurs Rêves investissent le plus ancien hôpital pédiatrique au monde, le Great Ormond Hospital, à Londres. Souhaitant offrir leurs services au plus grand nombre d'enfants malades à travers le monde, les Docteurs Rêves iront ensuite en Chine, Afrique du Sud, Italie, Turquie, Espagne et dernièrement en France. L'association est aujourd'hui présente dans neuf pays et près de 90 hôpitaux.
Association Théodora, tél. 01.45.79.00.14, contact.france@theodora.org, theodora.org.
Profession clown
Elle se déplace à grandes enjambées, les pieds un peu à l'étroit dans ses baskets bariolées. En blouse blanche et pantalon trop court, elle butine d'un inconnu à l'autre, son nez rouge en avant, pour distribuer baisers, éclats de rire et sourires. Voilà le Dr Ratatouille, un clown câlin et tendre qui prescrit depuis cinq ans un peu de bonheur dans le service de pédiatrie à l'hôpital Robert-Debré.
L'aventure pour Marie, ancienne psychomotricienne, démarre en même temps que l'association. « J'ai vu une annonce à l'Anpe du spectacle. C'était Théodora qui cherchait des personnes à former. Ils m'ont prise tout de suite. » Tout va très vite ensuite pour cette maman de 38 ans qui décide de s'investir à 100 % dans son nouveau métier. « C'est une activité qu'on ne peut faire à moitié. Elle demande une grande implication, et un travail sur soi permanent. » Car la difficulté pour les clowns réside dans l'adaptation, d'un patient à l'autre : chansons douces et caresses pour les bébés ; sculptures sur ballons, histoires, tours de magie et bulles de savon pour les plus âgés. « Nous sommes toujours dans l'improvisation. Nous ne savons jamais à l'avance ce que nous ferons dans la chambre. Une infirmière nous tient au courant des règles d'hygiène et de l'état de santé de l'enfant. Mais nous ne connaissons pas l'évolution de sa maladie. Moins on en sait, mieux c'est pour nous. » Chaque semaine, Marie attend avec impatience le moment où elle rencontrera ses petits malades. « Le meilleur des publics », selon elle. Forcément, puisque tout le monde l'aime, ce clown qui fait pétiller les yeux des enfants. « C'est un travail tellement gratifiant. Nous avons toujours les remerciements des parents, des lettres des plus jeunes. Ils nous cherchent même lorsque nous sommes dans un autre hôpital ! » Et lorsque, pour certains d'entre eux, il n'y a plus d'espoir, ce sont les au revoir. « Les enfants malades sont très matures. Ils nous réclament, veulent rire une dernière fois. Alors ils me disent "Je m'en vais". Et l'on se quitte, doucement, en souriant. »
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