Les histoires d'amour, on le sait bien, finissent mal en général. Liliom la pièce du hongrois Ferenc Molnar en a donné en 1909 une nouvelle illustration. Entre la « jeune bonniche » et le bonimenteur de fête foraine, il n'y aura donc pas de miracle ou de rédemption. Jean Bellorini, jeune metteur en scène très doué, ne plonge pas pour autant le spectateur dans une atmosphère funèbre. C’est plutôt la fête aux Ateliers Berthier avec ce décor réaliste d’attraction d’auto-tamponneuse, et plus tard de Grande Roue. Même si d’emblée elle est teintée de mélancolie comme cette musique de fanfare qui accueille le spectateur. Alors avec tous ces talents réunis sur scène, nous serions prêts à chavirer pour ce jeune couple en proie au destin, à la misère, à la violence économique. Mais la pièce, en dépit de son vif succès et de ses multiples reprises, n’est peut- être pas ce joyau qui fascine tant les directeurs de théâtre. Avec ses personnages qui relèvent plus du type voire de la caricature, elle n’est jamais renversante en dépit des efforts de Jean Bellorini qui multiplie les effets et les angles. L’auteur enferme ses héros dans un déterminisme social. Ils n’ont à vrai dire aucune chance d’y réchapper. On ne s’ennuie certes pas dans ce dernier spectacle de la saison proposé par Luc Bondy. Le public s’y amuse même grâce à des comédiens épatants. Mais on aurait peut-être aimé davantage qu’une pomme d’amour ou de simples friandises pour clôturer la saison.
Liliom de Ferenc Molnar, Théâtre de l’Odéon, Ateliers Berthier, jusqu’au 28 juin 2015.
Liliom de Ferenc Molnar, Théâtre de l’Odéon, Ateliers Berthier, jusqu’au 28 juin 2015.
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