L ES dix-neuf pays membres de l'OTAN n'ont pas retenu la proposition italienne d'un moratoire sur l'utilisation des munitions à l'uranium appauvri (UA). Ils n'ont pas davantage souscrit au principe d'une évaluation commune des risques liés à l'usage de ces munitions avant de les utiliser à nouveau. En revanche, les alliés sont tombés d'accord pour échanger au sein de l'organisation tous les rapports nationaux consacrés aux conséquences en matière de santé de l'usage des armes à l'UA.
Ils ont encore demandé des informations plus détaillées aux autorités militaires de l'Alliance sur les sites visés en Bosnie avec ces munitions et ont jugé nécessaire de consulter les pays n'appartenant pas à l'OTAN qui participent aux forces multinationales de paix dans les Balkans. Enfin, une coopération sur la question devrait être instituée avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Renfort d'experts au Kosovo
Au Kosovo, alors que l'administrateur de l'ONU, Bernard Kouchner, demande à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) un renfort d'experts pour déterminer si l'utilisation d'UA par les forces de l'OTAN a entraîné des conséquences sur la santé de la population, plusieurs délégations internationales se sont rendus sur place, parmi lesquelles les présidents d'Ukraine et de Pologne, trois ministres portugais ainsi qu'un groupe de spécialistes du ministère russe de la Défense.
A ce jour, l'OMS n'a noté aucune évolution significative du nombre de cas de leucémie au Kosovo depuis la fin de la guerre, en juin 1999. 32 cas ont été enregistrés en 1999 et 33 en 2000, sur la population âgée de plus de 15 ans, contre 45 en 1998.
De nombreux pays européens sont cependant touchés par le syndrome des Balkans, qui affecte les soldats ayant participé à des missions dans la région. Une cinquantaine de cas de décès et de cancers ont été signalés au total, soit dans des rapports officiels, soit dans des articles de presse, mais aucun lien de cause à effet n'a été établi.
En France, le président de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, Paul Quilès, a annoncé l'élargissement aux Balkans du champ d'investigation de la mission d'information sur « les conditions d'engagement des militaires français ayant pu les exposer au cours de la guerre du Golfe à des risques de pathologies spécifiques ». L'ancien ministre de la Défense, qui a évoqué « l'émotion » provoquée en Europe par le syndrome des Balkans, a dénoncé « le problème sérieux » constitué par « celui de la loyauté des Etats-Unis par rapport à leurs alliés », les premiers restant, selon lui, « enclins à prendre des décisions unilatérales sans en informer (les seconds), même a posteriori . »
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