Face à la misère du monde, une lutte est-elle encre possible ? Les films de Ken Loach, au cours des dernières années, s’engageaient en faveur de cette option. Dans son dernier film, elle se réduit à l’inscription d’un tag sur les façades de Pôle Emploi. Comme si le système politique qui broie les individus, les condamne à l’humiliation, voire à la mort, se déployait sans possibilité d’être combattu à armes égales. Moi Daniel Blake, palme d’or au dernier festival de Cannes, relèverait presque du film mélo s’il n'était pas réalisé un ton au-dessous. Il ne s’agit pas en effet de tirer des larmes au spectateur mais plutôt de dresser un constat froid de la situation qui frappe les individus les plus fragiles comme cet ouvrier victime d’un infarctus du myocarde. Ses médecins lui interdisent de travailler. Cette ordonnance est rejetée par le pôle emploi britannique qui exige au contraire la reprise du travail. Contre cette dérive bureaucratique, des possibilités de recours sont certes possibles. Mais un naufrage peut survenir avant leur possible mise en œuvre. Certes, le film n’échappe pas à un certain didactisme. Le scénario se déroule, implacable, sans trou d’air possible ou embardée joyeuse. La solidarité se manifeste encore même au sein des systèmes les plus fermés. Mais elle se heurte au principe de réalité, au mal qui rode et triomphe à la fin. Le film est désespéré. Même la fraternité ne s’exprime que par bouffée. Ken Loach espère-t-il encore dans un futur meilleur ?
Moi Daniel Blake, un film de Ken Loach, éditeur le Pacte, 19,99 euros.
Regardez la bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=wKCfeU8Wv8k
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