«M IEUX faire connaître la recherche et ses résultats » : tel est le souhait, pour l'année 2001, de Roger-Gérard Schwartzenberg, qui a pris les rênes du ministère de la Recherche en mars dernier, à la suite de Claude Allègre. La science « ne peut plus cultiver l'hermétisme et communiquer seulement avec un petit cercle d'initiés. Elle ne peut plus continuer de séparer le savoir et le faire-savoir », souligne-t-il.
Le ministre évoque une dizaine de mesures destinées à renforcer le débat sur les choix scientifiques et technologiques. Il veut tout d'abord assurer la « pleine transparence sur l'état de recherche » par la multiplication de rapports publics. Il entend également inciter les organismes de recherche à améliorer la communication sur les travaux des chercheurs et à créer des comités d'éthique consultatifs. « Mieux se soigner, mieux s'alimenter, mieux vivre en sécurité : ce sont les enjeux et les défis auxquels la recherche est confrontée et auxquels il faut faire participer nos concitoyens, dit-il. Sans cela, le débat démocratique serait incomplet ou décalé par rapport aux véritables préoccupations de chacun. »
Davantage de sciences dans les médias
Autre préoccupation de Roger-Gérard Schwartzenberg : agir auprès des responsables des sociétés de télévision et ceux du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) pour leur demander d'accorder davantage de place à l'information scientifique et technique. Selon un sondage réalisé par la SOFRES en novembre dernier, 63 % des personnes interrogées ne s'estiment « pas suffisamment informées sur les découvertes scientifiques ». Ce pourcentage atteint même 74 % chez les 18-24 ans. Ce déficit d'information, précise le sondage, vient essentiellement des médias audio-visuels. A la question « Diriez-vous qu'il y a suffisamment d'informations scientifiques ? », 62 % répondent négativement pour la télévision (contre 42 % pour la presse).
« Je souhaite que les dirigeants des grands médias audiovisuels s'interrogent face à ces chiffres et exercent mieux leurs responsabilités, en cessant de réduire la science à la portion congrue dans leurs programmes », déclare Roger-Gérard Schwartzenberg.
Le ministre de la Recherche veut aussi renforcer l'aide financière aux associations scientifiques, développer les contacts entre chercheurs et parlementaires, et organiser des rencontres publiques sur la science. Il souhaite également donner, en octobre prochain, une nouvelle dimension à la Fête de la science, qui célébrera son dixième anniversaire.
« Nos concitoyens doivent pouvoir débattre des choix scientifiques avec les chercheurs et les responsables politiques, ajoute-t-il. En réalité, la science est largement absente du débat public et des programmes politiques. Jaurès, Mendès France ou de Gaulle parlaient de la science. Aujourd'hui, les responsables politiques n'en parlent plus guère. » Il fonde malgré tout son espoir sur les campagnes présidentielle et législative de 2002.
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