Santé, protection sociale : les cinq ans du gouvernement Jospin

Publié le 05/05/2002

Article réservé aux abonnés

Aux yeux des médecins, l'incapacité à s'entendre avec eux dont aura fait preuve dès le départ et jusqu'au bout le gouvernement de Lionel Jospin, lequel, en cinq ans, n'a jamais reçu à Matignon les représentants du corps médical, a de quoi masquer le reste du bilan sanitaire de la gauche plurielle.

Or ce bilan, avec le rétablissement des comptes de la Sécurité sociale, la création de la couverture maladie universelle (CMU), l'instauration de nouveaux droits pour les patients, la mise en place de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), est fourni.
On pourra accuser de tout, sauf de s'être tourné les pouces, les équipes qui ont été successivement aux manettes des Affaires sociales et de la Santé depuis le printemps 1997 : c'est-à-dire le tandem Martine Aubry-Bernard Kouchner, puis Martine Aubry et Dominique Gillot, puis Elisabeth Guigou et Dominique Gillot, et, enfin, Elisabeth Guigou et Bernard Kouchner, qui s'apprêtent aujourd'hui à quitter leurs ministères.
Car mis à part ce rendez-vous manqué avec des médecins traumatisés par le plan Juppé et attendant de Lionel Jospin qu'il les rassure, la gauche plurielle a bouclé la plupart de ses dossiers, en les enchaînant à un rythme soutenu. Même la question, explosive, du passage aux 35 heures des huit cent mille agents de l'hôpital public, a été expédiée, il n'est cependant pas exclu qu'elle resurgisse rapidement dans les pattes du prochain gouvernement. Finalement, seul le projet de loi sur la bioéthique est resté en panne, victime de l'encombrement du calendrier parlementaire.
En matière de santé, « des avancées significatives sont intervenues depuis 1997 », se défendait Lionel Jospin lorsqu'il était encore en campagne. Revue de détail de ce qui a été effectivement accompli par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, d'une part, et celui de la Santé, d'autre part.

Le Quotidien du Mdecin