DANS LA MALADIE de Parkinson, les troubles de contrôle moteur tels que le tremblement, la rigidité, la bradykinésie et le trouble postural sont souvent les premiers symptômes et les plus gênants. Les traitements médicamenteux, comme la L-dopa ou les agonistes dopaminergiques, peuvent contrôler ces symptômes moteurs au stade précoce. Ils soulagent certains symptômes non moteurs mais peuvent en aggraver d’autres.
Au stade avance de la maladie, la stimulation cérébrale profonde (SCP) est un traitement chirurgical qui peut aider à maîtriser les symptômes moteurs et améliorer la qualité de vie. Elle permet une réduction du traitement dopaminergique et de ce fait améliore aussi les dyskinésies dopa-induites.
Sur les symptômes moteurs.
La SCP consiste à stimuler électriquement une structure ciblée du cerveau - le noyau sous-thalamique (NST) ou le globus pallidus interne (GPI) - qui régule les mouvements et la fonction musculaire. Une sonde munie d’électrodes est implantée dans la région ciblée du cerveau et reliée en sous-cutané a un neurostimulateur implante près de la clavicule. On croit généralement que la cible du noyau sous-thalamique (NST) est plus efficace que le globus pallidus interne (GPI) sur les symptômes moteurs, mais plus susceptible d’aggraver les symptômes non moteurs.
Ces notions sont remises en question par une étude randomisée qui a comparé l’efficacité des deux approches pendant 2 ans. Dans cette étude multicentrique 300 patients ayant une maladie avancée ont été randomisés pour recevoir une SCP bilatérale du NST ou du GPI. Deux ans après l’intervention chirurgicale, les deux groupes de patients montrent une amélioration similaire de la fonction motrice et de la qualité de vie.
Cependant, le groupe soumis à la stimulation sous-thalamique montre un déclin plus grand de la vitesse du traitement visuomoteur et une légère aggravation de la dépression. À l’inverse, le groupe soumis a la stimulation du pallidum montre une légère amélioration de la dépression. L’importance de ces différences n’est pas claire et sera examinée dans des études de suivi, précisent les chercheurs.
Les patients soumis à la stimulation sous-thalamique ont besoin d’une plus faible dose du traitement dopaminergique que ceux traites par stimulation du pallidum. Ceci pourrait donc influencer le choix de la cible de la SCP pour les patients. En effet, pour ceux qui souffrent d’effets indésirables de la dopathérapie, une baisse de posologie pourrait être favorable. Pour d’autres, la baisse des doses pourrait faire apparaître des symptômes cognitifs ou thymiques bien contrôlés jusque-là.
Infection au site chirurgical.
Des complications sérieuses ont été observées chez la moitié des participants dans les 2 groupes, la plus fréquente étant une infection au site chirurgical, mais 99 % de ces complications étaient résolues à la fin des 2 ans du suivi.
« Nous avons constaté que les résultats moteurs entre les 2 groupes ne sont pas significativement différents, tandis que les différences sont très modestes sur les symptômes cognitifs et thymiques », déclare dans un communiqué le Dr Kenneth Follett (Omaha). « Les médecins et les patients peuvent avoir confiance dans les 2 types de SCP, et peuvent fonder leur choix sur l’ensemble des symptômes moteurs et non moteurs qui déterminent la qualité de vie dans la maladie de Parkinson ».
« Nous pouvons conclure qu’entre les 2 cibles les plus fréquentes de la SCP, l’une ou l’autre représente une option raisonnable pour traiter la maladie de Parkinson », ajoute le Dr Frances Weaver qui a co-dirigé l’étude.
Les chercheurs continueront de suivre les mêmes patients pendant encore plusieurs années.
Follet et coll., New England Journal of Medecine, 31 mai 2010, p. 2077.
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