Régime par diète protéique : l'indispensable respect des trois phases

Publié le 10/01/2001
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L A diète protéinée a été mise au point aux Etats-Unis, au début des années 70, par le Pr Blackburn (Boston), puis introduite en France, notamment par le Pr Apfelbaum. Elle était alors essentiellement prescrite en milieu hospitalier dans des obésités importantes.

En réalité, avec la mise à disposition plus facile des produits protéinés, elle est aujourd'hui plus largement utilisée. Maniée de façon rationnelle et rigoureuse, elle peut avoir un intérêt comme « starter » d'un amaigrissement. Son succès dépend du respect des différents paliers : phase active, phase de transition (réintroduction des aliments) et phase de maintien (apprentissage d'un mode de vie adapté).
« Les régimes hyperprotéinés peuvent, dans certaines conditions bien précises, représenter une alternative intéressante aux régimes conventionnels, a expliqué le Dr Jean-Charles Thérésy (Paris). Ils consistent à apporter, au début sous forme de sachets, des quantités suffisantes de protéines pour préserver au mieux la masse maigre du sujet. Cette quantité est de 1,2 g par kilo de poids idéal chez la femme et de 1,5 g par kilo de poids idéal chez l'homme.»
La qualité de ces protéines est rigoureusement contrôlée et démontrée par un indice chimique (teneur en acides aminés essentiels) couplé à un indice de bonne digestibilité.

Un élément de la prise en charge

Le principe de ces régimes hyperprotéinés repose sur le faible apport glucido-lipidique de la première phase du protocole. Celui-ci est responsable du catabolisme des triglycérides et aboutit en 72 heures environ à la formation de corps cétoniques (anorexigènes et psychostimulants). L'avantage de ce type de diète est la rapidité de la perte pondérale et l'absence de sensation de faim. Son inconvénient est d'être marginalisant, parfois frustrant, et de ne pas « apprendre » à manger équilibré.
L'utilisation de tels produits doit donc s'inscrire dans une prise en charge beaucoup plus large du surpoids. Le rôle du médecin est essentiel, ainsi que le respect des différentes phases du traitement.
La phase préparatoire doit obligatoirement faire intervenir un médecin. Elle correspond au bilan préalable (interrogatoire minutieux, examen clinique complet, bilan biologique et parfois ECG). Elle permet de repérer les contre-indications à un régime hyperprotéiné, qui sont : l'enfant et l'adolescent, la femme enceinte ou allaitant, l'insuffisance hépatique, rénale ou cardiaque, les troubles du rythme, les antécédents d'accidents ischémiques datant de moins de six mois, les antécédents psychiatriques et la dépendance médicamenteuse.

Respect strict des protocoles

La phase active correspond à l'état de cétose provoqué par l'utilisation des réserves de graisses. On peut proposer soit une diète hyperprotéinée stricte n'utilisant que des sachets (de 5 à 8, en fonction du poids), soit une diète mitigée avec l'introduction d'une vraie protéine animale à l'un des repas. Dans les deux cas, le médecin fait une prescription de sachets et de vitamines, minéraux et oligo-éléments dont l'organisme a impérativement besoin. Cette phase ne doit pas durer plus de quatre semaines.
Les effets indésirables rencontrés à ce stade sont généralement bénins et faciles à corriger. Ce sont : une hypotension orthostatique, des sensations de vertige, une mauvaise haleine, des céphalées, des crampes, une faiblesse musculaire et une constipation.
La phase de transition doit être longue ; elle consiste à réintroduire progressivement les aliments (par groupes). Au fur et à mesure de cette réintroduction, le nombre de sachets de protéines et la supplémentation en vitamines et minéraux sont diminués.

Réapprendre à manger et à bouger

La phase de maintien est la plus importante du régime. Pendant cette période, qui peut durer jusqu'à un an, se mettent en place les profonds et nécessaires changements d'habitudes alimentaires et de mode de vie, les automatismes de rattrapage et les réflexes conditionnés de vigilance. L'approche doit être non seulement diététique, mais aussi métabolique et comportementale. La pratique d'une activité physique fait partie de ce réapprentissage.
En définitive, les régimes hyperprotéinés constituent un outil thérapeutique intéressant pour démarrer un régime. Mais ils doivent rester temporaires et de courte durée, et ne changent pas le travail de fond global à accomplir pour obtenir un résultat durable.

Conférence de presse organisée par Protidiet.

De Protidiet aux Protéines Gourmandes

Fabriquée au Canada, Protidiet est une diète protéinée d'importation qui doit se plier aux contrôles vétérinaires et sanitaires en vigueur dans Europe. Elle doit être utilisée sous contrôle médical. Toutefois, sous la pression d'une demande de plus en plus importante de solutions d'amincissement alternatives non médicalisées, une gamme de Protéines Gourmandes a été lancée. Existant dans les dix saveurs les plus appréciées, elle s'élargit régulièrement (barres hyperprotéinées aux fruits rouges et amandes/raisins). Elle entre dans le cadre des en-cas hyperprotéinés et renferme des vitamines et sels minéraux. Elle peut être utilisée dans différentes situations de supplémentation : régime hypocalorique, période de stabilisation, complément d'une alimentation sous-évaluée en protéines, pratique intensive du sport.

Dr Denise CARO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6832