L ES députés poursuivent l'examen du projet de loi de modernisation sociale qui prévoit notamment la suppression du concours de l'internat dans sa forme actuelle.
Evoquant cette mesure, Jean-Luc Préel, député UDF de Vendée, a reconnu, lors de la discussion générale, que « cette réforme doit en principe revaloriser la médecine générale » et qu'elle « est nécessaire pour que le choix ne se fasse pas par défaut ». « Mais, s'est-il demandé, les meilleurs seront-ils incités pour autant à choisir la médecine générale ? » Et d'embrayer sur le sort réservé aux généralistes qui enseignent à l'université, « quasi bénévolement ».
« Certains sont devenus enseignants associés. Que deviendront-ils ? Leur rôle sera-t-il conforté, ou la formation sera-t-elle réservée demain aux universitaires ? », a-t-il demandé avant de souligner que cette réforme ne réglait pas non plus « le problème de la démographie médicale et des spécialités sinistrées ».
Des remarques qui n'ont pas échappé à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité. En ce qui concerne la démographie médicale, Elisabeth Guigou a rappelé que « dès 1998, le gouvernement a desserré le numerus clausus, en le portant de 3 400 à 4 100 places - alors que la majorité précédente n'avait rien fait ». Sur la remise en cause hypothétique de la place des généralistes dans l'enseignement, la ministre s'est voulue, là aussi, rassurante : « Le nombre des enseignants généralistes a augmenté de 26 en 2000, et il augmente encore autant en 2001. Par ailleurs, les décrets réformant le 2e cycle renforcent leur rôle : ils seront notamment représentés dans la commission pédagogique nationale. » Elisabeth Guigou a profité de l'occasion pour répondre également aux parlementaires RCV (radicaux de gauche, Mouvement des citoyens, Verts) qui regrettent que le projet ne comporte aucune mesure sur l'encadrement nécessaire de la profession de psychothérapeute. « Des travaux sont en cours à ce sujet, a indiqué la ministre, et une solution adéquate devrait être trouvée d'ici à l'été, pour figurer dans la loi de modernisation du système de santé. »
Polémique sur les PAC
L'article 17 du projet de loi qui permet aux médecins à diplôme étranger non communautaire exerçant dans les hôpitaux avec le statut de praticien adjoint contractuel (ou à qui une autorisation individuelle d'exercice de la médecine a été délivrée) d'obtenir la qualification de spécialiste n'a pas manqué de provoquer des remous dans les rangs de l'opposition. « Ces praticiens seraient environ 7 000 : or, le gouvernement a déjà accordé pour 2000 quelque 3 200 autorisations individuelles d'exercice en libéral et l'on parle de 2 000 autorisations supplémentaires pour 2001, soit au total trois ans de numerus clausus, s'est ainsi indigné Bernard Accoyer (RPR, Haute-Savoie). Que faut-il répondre alors aux étudiants refusés au concours de première année ?»
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