Radiothérapie, radiologie interventionnelle : l’appel à la vigilance de l’Autorité de sûreté nucléaire

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Publié le 30/01/2018
radiotherapie inspection

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Crédit photo : S. Toubon

À l’occasion des traditionnels vœux à la presse de l’Autorité de sûreté nucléaire, son président Pierre-Franck Chevet a, une nouvelle fois, appelé à la vigilance des professionnels de santé en matière d’usages médicaux de rayonnements ionisants.

En 2017, l’ASN a recensé dans ce domaine une dizaine d’incidents de niveau 2, avec de potentiels impacts sur la santé des individus touchés, patients comme soignants. « Un chiffre relativement stable, mais dont on ne peut pas se contenter », déclare-t-il. La moitié de ces incidents est liée aux actes de radiothérapie.

Parmi eux, un surdosage survenu en mai dernier au CHU de Bordeaux dans le cadre d’un traitement par contacthérapie dont l’ASN précise les détails dans un avis d’incident récemment publié. « Un effort doit être fait en radiothérapie », afin que les démarches de gestion des risques (étude de risque et retour d’expérience des événements significatifs de radioprotection) « soient mieux exploitées pour sécuriser davantage les traitements », insiste le président de l’ASN.

L’autre enjeu touche à la radiologie interventionnelle radioguidée en bloc opératoire, un domaine en pleine expansion, qui englobe l’autre part des incidents de niveau 2 recensée l’année dernière. Pour Pierre-Franck Chevet, il s’avère nécessaire « de renforcer les moyens mis en place pour l’optimisation des doses et la formation des professionnels à la radioprotection et à l’utilisation des équipements ».

Sûreté nucléaire

En matière de sûreté des installations nucléaires, le contexte général qui était qualifié de « préoccupant » en 2017, « l’est moins aujourd’hui en raison d’un certain nombre de signes et de perspectives d’amélioration », juge Pierre-Franck Chevet. Parmi les motifs de satisfaction, la problématique d’excès carbone dans certains « gros composants » du parc nucléaire national.

« Une anomalie technique qui nous a conduits à demander l’arrêt d’une douzaine de gros réacteurs pendant l’hiver 2016-2017. Les contrôles ont été effectués. Nous avons pris position sur le devenir de la cuve de l’EPR. Cette anomalie de ségrégation carbone est aujourd'hui derrière nous », relate le président de l’ASN.

Irrégularités du Creusot

Parmi les points noirs en suspens, la question des « irrégularités » de l’usine du Creusot et la suspicion de « potentielles falsifications de documents de fabrication » de composants destinés aux installations nucléaires françaises. Portant sur cinquante ans de production et plus de 2 millions de documents, la procédure d’inspection doit s’achever d’ici à la fin de l’année.

« Je ne peux pas exclure à l’heure actuelle qu’il puisse y avoir de nouvelles surprises », indique Pierre-Franck Chevet. Le président de l’ASN a profité de ses voeux pour rappeler à l’ordre le groupe EDF qui a cumulé en 2017 les difficultés en matière de gestion de la conformité de ses matériels. « J’attends des propositions de plan d’action de la part d’EDF d’ici la fin du semestre », a-t-il précisé.

Enfin, dans le cadre de la loi de transition énergétique, une nouvelle mission voit le jour à l’ASN sur la sécurité des sources radioactives (incluant la prévention des actes de malveillance). « Un travail réglementaire est en train de s’achever. On va pouvoir commencer les inspections à la fin de l’année 2018. C’est un premier pas dans ce nouveau domaine de sécurité », a-t-il souligné.

ASN

Source : lequotidiendumedecin.fr