En 2018, la France comptait 910 maisons de santé ouvertes et 300 en cours de création.

Des externes en guise d'assistants médicaux

Présent à la visite, le Dr Alain Giacomino, médecin généraliste cofondateur de la MSP, s'est montré satisfait de la venue du premier ministre, dont il a apprécié les mots d'encouragement. Car la construction de la MSP ne s'est pas faite en un jour, rappelle-t-il. Le projet a germé en 2005 mais n'a vu le jour que cinq ans plus tard. Les médecins ont ensuite dû faire face à une hausse importante du nombre de patients en quelques années : de 800 à 1 500 patients par médecin.

Pour pouvoir accepter tout le monde, la structure s'est donc réorganisée petit à petit pour assurer non seulement la prise en charge des patients pour des consultations programmées mais aussi pour les soins non programmés. Une unité dédiée a ouvert ses portes en 2018. Le besoin était là. « Sur les 150 patients qui consultent chaque jour, une cinquantaine d'entre eux relève des soins non programmés. », avoue le médecin généraliste.

Pour dégager le temps médical, la MSP charge aussi depuis 2014 les externes de réaliser des actes comme la prise de tension, l'interrogatoire, le dépistage de la BPCO, la vaccination, l'électrocardiogramme… « Les externes sont supervisés par les maîtres de stage. C'est une solution que nous avons trouvée en attendant la concrétisation des assistants médicaux », explique le Dr Giacomino.

Face au premier ministre qui a confirmé la création d’ici 2022 de 4 000 postes d’assistants médicaux, le médecin généraliste a voulu faire passer un message. « Les assistants médicaux sont indispensables pour permettre aux médecins de se recentrer sur leur cœur de métier mais ils ne doivent pas être seulement réservés aux zones fragiles. Il faut aussi de la souplesse dans les profils de ces assistants », dit-il. C'est l'un des enjeux des négociations entre les médecins libéraux et l'assurance-maladie (CNAM), tendues depuis que la CNAM a présenté une vision du futur assistant médical calqué sur un modèle productiviste selon les syndicats professionnels.