Les différents niveaux des maternités

Pour des soins adaptés

Par
Publié le 05/04/2018
Article réservé aux abonnés
niveaux maternite

niveaux maternite
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Selon le dernier rapport de l’INSERM (1), la France comptait en 2016, 517 maternités : 497 en métropole et 20 dans les DROM. Ce nombre est en diminution depuis quelques années, sous l’effet des restructurations de l’offre de soins en périnatalité.

La classification des maternités a pour objectif d’orienter les femmes enceintes vers le niveau de soins adapté aux risques identifiés pendant leur grossesse.

Moins de maternités de niveau I

En métropole, 43 % de maternités sont de type I, 28 % de type IIA, 17 % de type IIB et 12 % de type III. Entre 2010 et 2016 la part des accouchements dans les maternités de type III a augmenté de 22 % à 26 %. De 2003 à 2016, le nombre de maternités de type I a diminué de 37 %. Il existe un lien entre la taille, le type d’autorisation et le statut des maternités. Ainsi, parmi celles réalisant 3 500 accouchements ou plus par an, 81 % sont de type III (toutes publiques) (1). Une maternité de niveau I comprend une unité d’obstétrique qui peut prendre en charge les nouveau-nés atteints d’affection sans gravité, ne nécessitant pas d'hospitalisation en unité de néonatalogie. « Les maternités de niveau I prennent en charge les grossesses à bas risque. Elles se trouvent généralement dans des petits centres hospitaliers et font moins de 1 000 accouchements/an » précise le Dr Dominique Astruc, pédiatre au CHU Strasbourg. En cas de risque d’accouchement prématuré au cours de la grossesse, la patiente est transférée vers une maternité de niveau II ou III adaptée au poids estimé et au terme de l’enfant.

En fonction du risque

Les maternités de niveau II de type A et B se distinguent par leur équipement et personnel. Une maternité de niveau IIA comprend une unité d’obstétrique et une unité de néonatalogie qui accueille les nouveau-nés à risque ou dont l’état se dégrade après la naissance pour des soins courants (perfusion, oxygène nasal, sonde gastrique…). « Elle peut prendre en charge des prématurés à partir de 35 SA. Elle comporte au minimum 6 lits et une infirmière pour 6 enfants. Ces établissements pratiquent en moyenne entre 700 et 1 500 accouchements par an », ajoute le Dr Astruc. Une maternité de niveau II B comprend en plus, une unité de soins intensifs en néonatalogie (ventilation artificielle non invasive…). Elle peut prendre en charge des nouveau-nés à partir de 32 SA « Le personnel doit être adapté à ce type de soins avec une infirmière (ou puéricultrice) pour 3 enfants ». Une maternité de niveau III comprend en plus, une unité de réanimation néonatale. Elle assure la surveillance et les soins spécialisés des nouveau-nés présentant des détresses respiratoires graves ou des risques vitaux. Elle accueille les grands prématurés à partir de 24 SA et de 500 g. « Les maternités de niveau III se trouvent dans les CHU et quelques grands centres hospitaliers non universitaires (Mulhouse, Le Havre, Le Mans, Chambéry…) », note le Dr Astruc. Les maternités sont affiliées à un réseau régional de santé en périnatalité qui permet d'orienter vers la maternité adaptée au niveau de risque, à tout moment. Le transfert de la mère vers une maternité de type III s'organise si possible avant la naissance (transfert in utero) pour diminuer les risques de mortalité et de morbidité.

(1)  Enquête nationale périnatale Rapport 2016 rédigé par l’INSERM et la DREES Octobre 2017.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9654