L ES experts des différents ministères mis à contribution (Education, Recherche, Consommation, Agriculture et Santé), toutes les agences impliquées (Conseil national de l'alimentation, Haut Comité de santé publique, associations de consommateurs, états généraux de l'alimentation, etc.), tout le monde est d'accord : en matière de nutrition, la demande d'information et d'éducation est très forte.
C'est pourquoi, en premier lieu, le PNNS piloté par Dominique Gillot s'attache à communiquer à très grande échelle. Plus de 4 millions de guides vont être diffusés. Un guide alimentaire sera élaboré pour fournir aux consommateurs comme aux professionnels les informations indispensables pour parvenir à un bon équilibre nutritionnel. Des guides spécifiques le compléteront, destinés aux jeunes enfants, aux femmes enceintes et aux personnes âgées.
Une « action phare »
Les nouveaux supports ne seront pas négligés, puisque un portail Internet sera créé, qui proposera des menus diététiques, avec les recettes correspondantes. Un cédérom « ludique et pédagogique » a aussi été réalisé pour les enfants du primaire.
Des campagnes de communication seront lancées, la première d'entre elles visant à valoriser concrètement l'importance nutritionnelle des fruits et légumes, avec une « action phare » : la distribution gratuite de fruits dans les écoles.
Toujours au rayon pédagogique, et plus particulièrement scolaire, une circulaire va inciter à la mise en place de fontaines d'eau fraîche dans les écoles, des débats seront organisés dans les établissements au sujet de « la pertinence de l'implantation de distributeurs de boissons et d'aliments », une consultation sera effectuée auprès des maires responsables des cantines scolaires et des recommandations s'ensuivront pour la bonne gestion des réfectoires.
Des diététiciennes à l'hôpital
Les hôpitaux, naturellement, ne seront pas en reste. Au sein de tous les établissements de soins, « une véritable place sera donnée à l'alimentation en insistant sur le fait que la restauration participe à l'accueil et au confort de la personne malade, voire à son rétablissement », a promis Dominique Gillot, avec un objectif : que chaque hôpital puisse bénéficier de l'expertise d'une diététicienne, ainsi que d'une consultation diététique.
Les budgets devraient être à la clé : 800 postes de diététicien et 50 postes de nutritionniste vont être créés dans les cinq ans.
La secrétaire d'Etat à la Santé estime qu'un effort doit être encore accompli pour améliorer la clinique de la nutrition. D'où la demande qu'elle a adressée à l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES), en particulier sur les thèmes suivants : la nutrition des femmes enceintes, celle des personnes âgées à domicile, le diagnostic et la prise en charge de la dénutrition à l'hôpital et les allergies alimentaires.
Le recherche sera également au menu du PNNS, avec un programme hospitalier associant l'INSERM et l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). Dominique Gillot veut par ailleurs renforcer quelques mesures spécifiques, au nombre desquelles la lutte contre la carence en fer pendant la grossesse, l'amélioration du statut en folates chez les femmes en âge de procréer, afin de diminuer chez les nouveau-nés l'incidence des anomalies de fermeture du tube neural, la promotion de l'allaitement maternel, l'amélioration de l'apport en fer, en calcium et en vitamine D des enfants, des adolescents et des personnes âgées, une circulaire devant préciser les conditions de supplémentation pour ces dernières, conformément aux recommandations de l'ANAES.
Pour évaluer l'impact de l'ensemble de ces actions, une unité de surveillance épidémiologique nutritionnelle sera constituée au sein de l'Institut national de veille sanitaire (InVS), en liaison avec l'Institut des sciences et techniques de la nutrition et de l'alimentation. Pour l'heure, dès le lancement de toutes ces opérations, Dominique Gillot estime que la réussite de son plan « passe essentiellement par l'ensemble des professionnels, de l'agroalimentaire, de l'éducation et de la santé, en particulier les médecins de famille ». 300 000 disques d'évaluation nutritionnelle seront conçus à l'intention de ces derniers, fondés sur la mesure de l'indice de masse corporelle, intégrant les objectifs du PNNS.
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