P ARMI les thèmes retenus pour la 4e Conférence régionale de santé, la prise en charge des populations en situation précaires a été l'occasion d'affirmer la nécessité « d'optimiser les dispositifs d'accès aux soins », en accompagnement de la couverture maladie universelle.
A l'issue des débats, le jury de la conférence (composé d'une dizaine de représentants des différentes structures sanitaires et sociales), chargé de faire des recommandations qui remonteront au niveau national, a notamment demandé aux pouvoirs publics d'être « plus vigilants sur les effets de seuil » dans leur politique d'amélioration des aides. Un comité régional de suivi devrait étayer les structures départementales et coordonner notamment un effort d'information et de formation au « bon usage de la santé » des populations en difficulté.
Le difficile accès à l'IVG
Information également en matière d'IVG, dont les taux, dans la région ont progressé de plus de 20 % en cinq ans et sont parmi les plus importants de France. Mais « comment faire l'éducation de cette population si l'on ne connaît pas les causes de ces difficultés ? », a interrogé le jury, face à l'absence d'études récentes.
La mise en place, cet été, avec le Planning familial, d'un Numéro Vert d'information sur la contraception et l'IVG devrait permettre une approche qualitative du problème. D'autant plus que la décision a été prise de pérenniser ce numéro, dont les informations s'ajouteront maintenant à celles des PMSI des hôpitaux et des cliniques.
La conférence régionale a été conduite à constater le parcours du combattant des femmes qui peuvent rarement avorter aussi rapidement qu'il serait souhaitable. Alors que les demandes sont généralement précoces (dès la 5e semaine d'aménorrhée), les actes ne peuvent être pratiqués avant la dixième semaine. Les plus grandes difficultés, qui se situaient traditionnellement pendant les congés d'été, se rencontrent aussi, désormais, pendant les autres périodes de vacances. Le problème d'effectifs des centres d'IVG a ainsi été posé, de même que la formation de ceux qui devraient délivrer une information plus précise aux jeunes et aux moins jeunes (beaucoup d'avortements de très jeunes filles et de femmes de 45 ans).
Dépister l'hépatite C
Autre priorité de santé pointée par la précédente conférence régionale et reprise par celle-ci : l'hépatite C, dont la prévalence en PACA est légèrement supérieure à la moyenne nationale. Outre le renforcement des études épidémiologiques, de l'information et de la formation, l'année 2001 devrait mieux éclairer les liens entre hépatite C et toxicomanie, grâce à une étude lancée par l'ORS et à un dossier informatisé commun VHC-VIH. Elle devrait aussi voir multipliés les réseaux ville-hôpital permettant une coordination dans le dépistage et les soins.
D'une façon générale, le jury de la 4e Conférence s'est félicité des progrès enregistrés dans les relations entre les libéraux et les institutions, et entre le sanitaire et le social : « Quand on commence à se parler avec la volonté de résoudre les problèmes, on débouche sur des solutions. »
Urgences : rien de nouveau
Bien que les urgences aient été retenues parmi les thèmes majeurs de la conférence régionale de santé PACA, aucune décision n'en est sortie et la table ronde s'est résumée à une succession de déclarations.
Quatre-vingt-onze pour cent des médecins sont joignables à tout moment par leurs patients, ont réaffirmé les libéraux ; seulement 25 % répondent aux urgences, a rétorqué la caisse. Après avoir dressé, chacun de son côté, la liste traditionnelle des causes de difficultés qui conduisent de plus en plus de patients vers les urgences hospitalières, les deux parties ont réaffirmé la complémentarité et la coordination. « Deux filtres sont nécessaires : une permanence des soins sur le terrain et le recours au 15 si le premier filtre ne suffisait pas », a ainsi souligné le Dr Jean-Jacques Arzalier, médecin-chef du SAMU du Var. Et le Dr Hervé Caël, généraliste à Nice et représentant l'union des médecins libéraux, a lui aussi constaté : « Rien ne pourra se faire sans nous... mais nous ne pourrons rien faire seuls. » Reste seulement à trouver comment travailler ensemble et surtout comment aider le premier « filtre » à remplir totalement son office. Quelques pistes ont été évoquées, telles que les maisons médicales tenues la nuit et les jours fériés par les médecins locaux, l'éducation des citoyens et la revalorisation des généralistes. Mais rien n'a toujours été dit sur les financements. Encore une réunion pour rien.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature