Né à Poitiers, en 1872, Camille Guérin est le fils d'un entrepreneur de travaux publics, mort de la tuberculose en 1882. Sa mère se remarie quelques années plus tard avec un vétérinaire de Châtellerault, ce qui le pousse à étudier cette discipline à l'École nationale vétérinaire d'Alfort de 1892 à 1896, tout en servant d'assistant au pathologiste Edmond Nocard dans le service des maladies contagieuses.
Diplômé en 1896, il entre comme préparateur à l'Institut Pasteur de Lille en 1897 et commence à travailler avec Albert Calmette. il est chargé de préparer le sérum antivenin de serpent et le vaccin contre la variole. En utilisant le lapin comme hôte intermédiaire pour assurer la pérennité de l'activité des souches vaccinales, il améliore considérablement la production de ce dernier vaccin.
La vacinne jennerienne et la tuberculose, ses deux chevaux de bataille
En 1900, il se consacre presque exclusivement aux deux sujets d'études qui occuperont la majeure partie de sa carrière scientifique : la vaccine Jennerienne et la tuberculose. En 1905, il est nommé chef de laboratoire. Il poursuit alors les travaux sur la prévention de la variole, menés un siècle plus tôt par Edward Jenner, médecin anglais.
Il met ainsi au point une méthode de contrôle des vaccins jennériens (antivarioliques), basée sur la numération des éléments virulents contenus dans ces vaccins. Ce travail est récompensé par la médaille d'or de la commission de la vaccine de l'Académie de médecine.
Puis il publie, en collaboration avec Albert Calmette, une série de mémoires relatifs au mécanisme de l'infection tuberculeuse. En cultivant le bacille tuberculeux dans un milieu à base de bile de bœuf glycérinée, sur une assise de pomme de terre, les deux chercheurs s'aperçoivent que les cultures perdent peu à peu leur virulence. Toutes les trois semaines C. Guérin procède aux réensemencements du bacille. En 1915, Lille est occupée par l'armée allemande et les recherches doivent cesser.
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Premier vaccin BCG sur l’homme en 1924
Celles-ci ne reprennent qu'en 1918, après la libération. Finalement, en 1921, En 1921, après 230 passages sur milieu bilié, Calmette et Guérin sont parvenus à obtenir une souche de bacilles atténués, capable de conférer l'immunité. Après de nombreux essais de vaccinations BCG (bacille Calmette-Guérin) sur des bovidés et d'autres animaux, B. Weill-Hallé procède avec succès à la première vaccination humaine.
En 1924, les pouvoirs publics autorisent l'extension de l'usage du BCG sur les nouveau-nés. Des souches vaccinales sont distribuées gratuitement aux laboratoires qualifiés, français ou étrangers, qui en font la demande.
Guérin, chef de service à l'Institut Pasteur de Lille depuis 1919, prend en 1928, la direction du service de la tuberculose à l'Institut Pasteur de Paris. En 1939, il devient vice-président du Comité national de défense contre la tuberculose. En 1948, il est président du Premier Congrès international du BCG et, en 1951, président de l'Académie de médecine. En 1955, il reçoit le grand prix de la recherche scientifique de l'Académie des sciences. Il meurt en 1961, à l'âge de 88 ans, à l'hôpital Pasteur de Paris et est inhumé, aux côtés de son épouse Marie, à Châtellerault.
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