A L'AFFICHE A PARIS
Reprise à l'Odéon du spectacle qui fit l'ouverture du dernier festival d'Avignon. On demeure dans la même circonspection que cet été : à trop vouloir faire de la tragédie, l'histoire d'un homme « tout bêtement homme » et d'une femme qui souffre d'être trahie et remplacée dans le lit de son époux par une héritière qui va lui assurer la sécurité, à force de vouloir nous persuader que, finalement, tout cela pourrait se passer dans un monde petit-bourgeois, avec des pensées prosaïques et des manières de dire abruptes et élémentaires - ce que s'emploie à souligner la nouvelle traduction de Myrto Gondicas et Pierre Judet de la Combe -, on perd toute émotion, tout sentiment d'effroi. Les comédiens ne sont pas en cause : Isabelle Huppert est une grande interprète, comme le sont Anne Benoît, Emmanuelle Riva, Jean-Philippe Puymartin. Mais lorsqu'un public ricane méchamment en entendant Jason, pourtant interprété par Jean-Quentin Châtelain, acteur par deux fois élu du Syndicat de la critique comme le meilleur de l'année - et en 2000, la dernière fois - ne peut-on penser que quelque chose est luxé dans cette production ? On ne suit pas Jacques Lassalle, cette fois.
Théâtre de l'Odéon, à 20 h du mardi au samedi, à 15 h le dimanche. Jusqu'au 10 février. Durée : 2 h 10 sans entracte (01.44.41.36.36).
A L'AFFICHE EN BANLIEUE
« La vie est un songe »
C'est l'une des plus belles pièces du répertoire dramatique, c'est ce chef-d'uvre que met en scène Elisabeth Chailloux, dans une traduction de Céline Zins. Une troupe unie sert le spectacle qui parle de ce grand théâtre du monde dans lequel peut-être nous sommes, comme Sigismond, Prince de Pologne, en proie à l'illusion. La vie est un songe et les songes sont-ils autre chose que songe ?
Théâtre des Quartiers d'Ivry, à 20 h du mardi au samedi, à 16 h le dimanche. Jusqu'au 4 février (01.46.72.37.43).
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