Reconnaître les signes d’anaphylaxie
Le choc anaphylactique est de mécanisme immédiat IgE-dépendant. Les symptômes cliniques se manifestent donc rapidement dans les quelques minutes qui suivent le contact avec l’allergène.
Précédé le plus souvent, lors les contacts précédents, de symptômes moins importants, le choc anaphylactique peut évoluer suivant différents stades :
- stade I : signes cutanéomuqueux généralisés (œdème, urticaire géante) ;
- stade II : atteintes multiviscérales d’intensité modérée avec signes cutanéomuqueux, hypotension orthostatique, tachycardie, toux et gêne respiratoire ;
- stade III : atteinte multiviscérale sévère menaçant la vie et imposant une thérapeutique spécifique (collapsus, tachy ou bradycardie, trouble du rythme cardiaque, bronchospasme) ;
- stade IV : arrêt cardiorespiratoire.
Parfois biphasique
Dans certains cas, extrêmement rares, le choc anaphylactique est résolutif spontanément mais, dans 5 à 20 % des chocs, une rechute peut être observée (choc « biphasique ») dans les heures qui suivent. Ce risque impose d’hospitaliser toute personne présentant un choc anaphylactique.
Causes du choc anaphylactique
De nombreuses substances peuvent être à l’origine de choc anaphylactique IgE-dépendant. Le plus souvent, ce sont des trophallergènes dont l’arachide reste le plus connu, des médicaments en particulier les myorelaxants, certains antibiotiques comme les pénicillines, les sulfamides. Les venins d’hyménoptères sont également incriminés.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’aggravation de l’état du patient en particulier la prise de bêtabloquants per os ou sous forme de collyre, la prise d’IEC. La forme particulière d’anaphylaxie alimentaire favorisée par l’effort ne doit pas être méconnue.
Traitement
Le traitement d’urgence du choc anaphylactique est adapté en fonction des stades de gravité avec dans tous les cas, pose d’une voie veineuse efficace et mise en position de sécurité avec oxygénothérapie et surtout administration rapide d’adrénaline et hospitalisation secondaire.
Le bronchospasme, s’il existe, est levé par l’administration de bêta 2 mimétique en nébulisation. L’injection de corticoïde et d’antihistaminique est également effectuée si nécessaire.
En cas de prise de bêtabloquant, le glucagon (2 mg en intraveineuse directe) est indiqué lorsque le traitement par adrénaline s’est révélé inefficace.
Bilan allergologique
Le bilan doit être effectué au moins 4 à 6 semaines après le choc anaphylactique. Il comporte un interrogatoire permettant de spécifier les antécédents ou non d’allergie préalable, les circonstances de déclenchement, le délai d’apparition et la prise en charge. Les tests cutanés en pricks permettent d’identifier le plus souvent l’allergène en cause. Le dosage des IgE-spécifiques en particulier de certains IgE recombinants peuvent aider au diagnostic. Le test au provocation orale en cas de suspicion d’allergie alimentaire est bien sûr contre indiqué du fait du risque de déclenchement d’un choc anaphylactique encore plus sévère.
Le dosage de la tryptase sanguine est indiqué le plus souvent dans les 30 à 60 minutes après la réaction et peut être utile dans les chocs anaphylactiques préopératoires.
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