BASTION DE LA CSMF, qui y détient 27 de ses 40 sièges, l’Union régionale de Lorraine (Urmll) a mené de nombreux travaux portant sur la qualité et l’évaluation des pratiques, sur l’informatique, l’imagerie médicale et la démographie. «Notre union fonctionne bien», estiment ses dirigeants. Bien sûr, d’autres médecins voient les choses autrement et comptent sur les élections pour modifier l’équilibre actuel des forces.
Généraliste à Nancy et président de l’union depuis 1994, le Dr Rémy Unvois souligne le rôle qu’a joué l’union en matière de télématique, de télémédecine et de transmission des données. L’Urmll vient en outre d’émettre de nombreuses propositions dans le cadre du schéma régional d’organisation sanitaire (Sros), afin de garantir une bonne accessibilité aux soins spécialisés et de prévenir leur «concentration» dans les seules grandes villes. Elle a travaillé sur l’organisation de la radiologie et de l’imagerie dans la région et sur la «pertinence» et l’acceptabilité des réseaux de soins. Comme le résume le Dr Jean-Luc Jurin, psychiatre à Sarreguemines, vice-président de l’union et tête de liste des spécialistes Csmf, «nous préférons travailler sur des dossiers d’avenir et nous entourer d’experts plutôt que de créer des commissions qui ne servent à rien».
Mais, selon le Dr Unvois, la campagne se fera avant tout autour de la convention, et non pas en fonction d’un bilan régional : «Nous rappelons aux médecins que nous avons obtenu la fin des sanctions et les revalorisations tarifaires, mais aussi que l’exercice médical a évolué», dit-il. Selon lui, «hors de la convention, il n’y a que le choix entre le tout- libéral et la fonctionnarisation, et l’enjeu, c’est de garder notre système à la fois social et libéral». Il se représente cette année sur la liste de l’Unof (généralistes de la Csmf), conduite par le Dr Alain Prochasson, de Metz.
Ambiance « conflictuelle ».
Tête de liste de MG-France et généraliste à Gérardmer, le Dr Patrick Bastien, fort de quatre élus sortants, voit les choses très différemment : «L’ambiance à l’union est tellement conflictuelle que nous n’y mettons plus les pieds depuis six ans, car elle a été totalement confisquée par la Csmf», dit-il. Selon lui, «vous aurez du mal à trouver un médecin lorrain capable de vous citer une seule avancée induite par l’Union» ; de plus, les relations avec les caisses étant «plutôt raides», il n’y a plus aucune coopération avec elles, ni même de dialogue, poursuit-il. «Nous espérons que la situation changera après le 2juin»; et le Dr Bastien ajoute : «Si la Csmf et le SML perdent leur majorité, l’union pourra enfin commencer à travailler.»
Rejetant les critiques de MG-France, la Csmf lorraine rappelle que le syndicat monocatégoriel, après avoir présenté des projets «manquant de transparence», a cessé de lui-même de venir à l’union. «Nous travaillons très bien avec les autres organisations», rappellent les Drs Unvois et Jurin, tout en regrettant les tensions qui existent depuis des années entre l’Urmll et les caisses : «L’Union régionale des caisses d’assurance-maladie (Urcam) de Lorraine a systématiquement rejeté tous nos dossiers, pourtant très bien construits», déplore le Dr Jurin. «Comment se fait-il que nous coopérions si facilement avec l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) et la Direction régionale de l’action sanitaire et sociale (Drass), et si mal avec l’Urcam?», s’interroge-t-il.
Pour sa part, la FMF sera représentée par ses deux présidents régionaux, le Dr Pascaline Spaeth, généraliste à Nancy, et le Dr Christian Jouffroy, gynécologue à Metz. Récemment arrivée dans le syndicalisme après avoir animé les coordinations régionales, le Dr Spaeth estime que «la défense de la médecine libérale doit se faire à la fois localement, régionalement et nationalement», et justifie ainsi sa candidature. Elle précise que la FMF souhaite «travailler avec tout le monde et sans blocages». Elle voudrait notamment que l’Union développe des activités de formation professionnelle et favorise les relations et la complémentarité entre tous les médecins.
Les 4 500 libéraux lorrains n’auront finalement à choisir que parmi cinq ou six listes, deux autres ayant été invalidées par la commission électorale. Il s’agit de la liste Alliance/ Uccsf et de celle des spécialistes SML. La liste du SML de spécialistes, qui n’est pas parvenue cette année à constituer une liste de généralistes, a été invalidée au motif que l’un des candidats n’était pas électeur dans la région. Le Dr William Kaize, dermatologue à Epinal et président régional du SML, conteste cette invalidation et parle d’une «erreur purementtechnique»: il va donc déposer un recours devant les tribunaux contre cette décision.
Voir aussi sur www.quotimed.com,
notre dossier sur les élections 2006 ( rubrique Dossiers web)
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