Réforme de la biologie médicale

L’onde de choc atteint les labos hospitaliers

Publié le 30/05/2010
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Crédit photo : S TOUBON

LA BIOLOGIE médicale française est en pleine mutation sous l’effet de nouvelles réglementations. Face aux laboratoires de ville qui se regroupent, la biologie hospitalière cherche à se maintenir, et même à tailler des croupières au privé. Mais a-t-elle les moyens de ses ambitions ? Réunis en congrès à Paris sous l’égide de la FNSPBHU (Fédération nationale des syndicats de praticiens biologistes hospitaliers et hospitalo-universitaires), des biologistes hospitaliers sont tombés d’accord sur le constat. « Nous devons gagner des parts de marché, mieux coopérer avec les cliniciens, et accepter de nous réorganiser », pourrait-on résumer.

« Pour moi, c’est mettre la charrue avant les bœufs que de vouloir restructurer la biologie avant les hôpitaux », a nuancé une biologiste de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). La patronne de la DGOS (Direction générale de l’offre de soins), Annie Podeur, est intervenue pour rassurer la profession : les deux types de réorganisation – biologie et hôpital – iront de pair. Mais les principales inquiétudes résident ailleurs. Jean-Gérard Gobert, président de la FNSPBHU, évoque ainsi l’accréditation des laboratoires, obligatoire à compter de 2014, et perçue comme injustement contraignante. « On voudrait bien que l’accréditation demandée aux autres spécialités et disciplines médicales soient de la même qualité que celle qui nous est imposée », réagit Jean-Gérard Gobert.

La financiarisation de la biologie médicale alimente aussi bien des peurs. Commentaire inquiet de Thomas Nenninger, président du Syndicat des jeunes biologistes médicaux : « L’Europe s’est emparée du sujet de la santé, malgré le principe de subsidiarité, et, par certains aspects, la réforme ne vise qu’à anticiper des mutations qui nous sont imposées. (...) Pour le public, l’entrée de capitaux va se faire selon des chemins tortueux, grâce aux outils que sont notamment les GCS (groupements de coopération sanitaire, NDLR).  »

D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8779