L’Iliade, du fer dans un gant de velours

Publié le 27/01/2016

Crédit photo : Pauline Le Goff

Pourquoi L’Iliade de Homère, un des plus vieux textes de l’Occident, résonne-t-il encore et toujours dans les cœurs des jeunes spectateurs ? La mythologie, trait d’union entre les dieux et les hommes, avec ses vérités crues et directes, y est sans doute pour quelque chose.

La nouvelle adaptation portée sur scène par la jeune Pauline Bayle avec sa jeune compagnie A Tire d’aile réussit ce tour de force de remonter ce texte admirable aux spectateurs. D’ailleurs, ces derniers sont eux aussi jeunes, comme les acteurs sur scène, et tous très enthousiastes.

L’histoire : La guerre de Troie dure depuis bientôt dix ans. Elle oppose les Grecs venus de tout le pays, aux Troyens et leurs alliés. Face à la cité fortifiée, les centaines de navires des assiégeants reposent sur la plage et leur servent de campement.

La pièce qui dure presque deux heures s’avère aussi rude que le texte, même pour les spectateurs, invités à participer au spectacle... Mais toujours le texte demeure fluide et accessible aux spectateurs, car vulgarisé selon notre époque. L’histoire est suivie comme on boit un verre d’eau, d’un trait, et curieusement passe bien, malgré les innombrables morts transpercés à l’épée d’un côté comme de l’autre, en dépit de la violence qui se déchaîne et du sang versé. L’affichage d’un tableau au mur indiquant les noms des Troyens (Priam, Hector...) et des Grecs (Agamemnon, Achille et son ami Patrocle) éclaire les spectateurs de manière très pédagogique. Les cinq acteurs, hommes ou femmes, jouent indifféremment les personnages. Et cela ne gêne aucunement la visibilité de la pièce.

Enfin, l’économie de moyens comme des paillettes pour les armes d’Achille ou la peinture rouge pour le sang ne lèsent pas le sens de l’œuvre. Surtout ce qui frappe, c’est le dynamisme, l’énergie, la pression du texte, qui ne cesse qu’au baisser de rideau. À découvrir absolument.

L’Iliade, théâtre de Belleville, métro Goncourt ou Belleville, jusqu’au 7 février, mardi à 21H15, du mercredi au samedi à 19H, dimanche à 17H.

Source : lequotidiendumedecin.fr