« Sage femme » « Je crois aux vertus du plaisir », déclare Béatrice
(Catherine Deneuve) à Claire (Catherine Frot), étonnée de la voir vivre tout feu tout flamme alors qu’elle se sait condamnée par une tumeur au cerveau. Elle fume, adore la bière, la tête de veau, n’a pas peur d’une douzaine d’huîtres et, sortant de l’hôpital après une opération sérieuse, commande un œuf mayonnaise ! Claire, à côté d’elle, est la sagesse même. La vie, elle ne la brûle pas des deux bouts, elle la donne (elle est sage-femme). Béatrice, qui fut la dernière maîtresse de son père, vient de resurgir après avoir disparu durant trente ans. D’emblée, Claire rejette cette intruse qui perturbe son existence rangée. La suite, le spectateur la devine aisément : les deux femmes vont lentement s’apprivoiser et devenir amies.
Tandem tonifiant Réunir les Catherine les plus populaires du cinéma français, ça semble d’abord un joli coup publicitaire. Mais il accouche de la comédie la plus savoureuse de la saison. Le scénario s’enrichit de personnages secondaires qui viennent renforcer le propos du cinéaste (célébrer la vie) : le jeune fils de Claire (qui va être père), l’amoureux patient qui cultive son petit jardin sur les bords de Seine où Béatrice, entre deux virées dans un tripot, vient se ressourcer au bon air. Faut-il préciser que les deux comédiennes sont parfaites ? Catherine Frot, fidèle à son image de bonne fille qui va pardonner à cette inattendue mère de substitution. Et Deneuve qui réussit à nous surprendre encore : fonceuse, flambeuse, obstinée à se racheter avant de disparaître. Un tandem roboratif, tonifiant, qui fait du bien et que ne manqueront pas ceux qui sacrifient à l’hédonisme.
Film français de Martin Provost (116') avec Catherine Deneuve, Catherine Frot, Olivier Gourmet.
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