PUISQUE le bénéfice de la reperfusion des sujets souffrant d’infarctus du myocarde avec élévation du segment ST est limité par les phénomènes de remodelage du ventricule gauche qui peuvent, à terme, aboutir à une insuffisance cardiaque gauche, des cardiologues belges ont mis en place un travail évaluant l’intérêt d’une greffe de cellules souches autologues chez ces malades.
Pour cela, ils ont inclus 66 patients dans une étude randomisée en double aveugle, contre placebo. Un prélèvement de moelle osseuse a été effectué dans les deux heures suivant une reperfusion percutanée pour infarctus du myocarde avec élévation du segment ST. Les cellules de moelle ont été réinjectées immédiatement après centrifugation aux 66 patients du groupe moelle et une injection de placebo a été effectuée chez 34 autres patients.
Meilleure récupération de la fonction ventriculaire.
La fraction d’éjection moyenne du ventricule gauche, 4 jours après l’intervention percutanée, était de 46,9 % dans le groupe contrôle contre 48,5 % dans le groupe moelle osseuse. A 4 mois, ces chiffres étaient respectivement de 49,1 et 51,8 %. Comparé au placebo, l’injection de moelle osseuse était associée à une moindre taille globale de l’infarctus (baisse de 28 % environ) et à une meilleure récupération de la fonction ventriculaire systolique régionale. En revanche, la perfusion myocardique et le métabolisme cardiaque ont évolué de la même façon dans les deux groupes.
Les auteurs ne signalent pas d’effet indésirable associé au traitement par autogreffe de moelle, mais rapportent quand même un décès avant la fin des 4 mois de suivi.
Dans un éditorial, le Dr Marc Penn estime que «cette technique prometteuse devrait être développée spécifiquement pour les sujets à haut risque de dysfonction ventriculaire gauche dans les suites d’un infarctus du myocarde. Si jusqu’à présent cette approche s’apparente plus à un rêve, je ne doute pas qu’elle deviendra une réalité dans un avenir assez proche».
« The Lancet » vol. 367, pp. 87-88 et 113-121, 14 janvier 2006.
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