L ES négociations sur la réduction du temps de travail des praticiens hospitaliers (PH) commenceront dans le courant du mois de février et devront s'achever, comme pour les personnels, à la fin de l'année.
Les pouvoirs publics ont donné ces assurances aux organisations syndicales de PH lors de la dernière réunion du comité de suivi du protocole d'accord signé en mars dernier par les médecins hospitaliers et Martine Aubry. Une réunion au cours de laquelle les deux parties - ministère et syndicats - se sont également entendues sur le dossier du repos de sécurité après une garde : un arrêté « transitoire », dont les dispositions vaudront le temps que la réduction du temps de travail des PH devienne effective, devrait sortir prochainement. Fruit de discussions épineuses - la version qui paraîtra au « Journal officiel » sera la quinzième -, ce texte donnerait aux hôpitaux jusqu'à l'automne 2003 pour mettre en uvre le repos de sécurité. Il permettrait aux établissements volontaires de se lancer, dès maintenant, dans une réorganisation générale des gardes et des astreintes hospitalières. Toujours au volet statutaire du protocole de mars, le reclassement prévu de l'ensemble des PH dans les nouvelles grilles de carrière devrait être terminé à la fin du mois de février ou au début du mois de mars.
Plusieurs groupes de travail
En outre, les engagements pris au printemps par le ministère concernant le réaménagement de l'offre de soins en psychiatrie, en chirurgie et aux urgences trouvent un début d'application. Plusieurs groupes de travail vont s'installer au cours du mois de février, se réunir toutes les trois semaines et plancher sur des thèmes bien arrêtés. En ce qui concerne les urgences, par exemple, la réflexion va se répartir entre trois ateliers : le premier consacrera ses travaux à la « participation des médecins libéraux au fonctionnement de l'urgence » ; le deuxième sera chargé de « mieux coordonner l'intervention des différents acteurs dans la prise en charge des appels aux urgences » ; le troisième se penchera sur l' « accueil et (la) prise en charge des patients aux urgences, (les) transferts intra- et interhospitaliers, (les) filières spécifiques (pédiatrie, personnes âgées, psychiatrie et personnes démunies) ». En chirurgie, deux groupes vont examiner, d'une part, l' « organisation graduée et coordonnée des soins », d'autre part, le développement de la chirurgie ambulatoire. Précise quand il s'agit de détailler les thèmes des travaux de ces ateliers, la direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS) reste très floue dès qu'elle aborde le chapitre du calendrier. Les groupes de travail devront rendre chacun « un rapport d'étape (...) courant 2000 », vraisemblablement en juin. On n'en sait pas plus. Présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), le Dr Rachel Bocher résume ainsi l'état d'esprit des PH : « Les choses, effectivement, se mettent en place. Les gens vont débattre, faire des propositions... Reste à savoir ce qu'il en sortira au niveau politique. »
La menace des cadres
« Insatisfait » de la tournure prise par les négociations statutaires des cadres hospitaliers, le SNCH (Syndicat national des cadres hospitaliers) menace dans un communiqué d'appliquer avec mauvaise grâce l'aménagement et la réduction du temps de travail (ARTT), prévue dans les hôpitaux publics pour le 1er janvier 2002. « Les cadres seront prochainement sollicités pour mettre en place l'ARTT dans les hôpitaux. Conscients de leurs responsabilités, ils n'accepteront de s'investir qu'à la condition expresse que ces dernières soient enfin reconnues. » Les sujets de mécontentement du SNCH sont nombreux. Le syndicat déplore en particulier qu'il n'y ait pas de débat avec la tutelle sur le statut d'ingénieur hospitalier, les propositions des pouvoirs publics concernant les cadres paramédicaux ne lui conviennent pas (« aucune proposition n'est faite pour remédier à l'écrasement de la grille des salaires »), il s'indigne du refus du gouvernement de créer des « instituts régionaux de la formation des cadres de santé » et d'installer « un collège cadre unique dans les instances consultatives et les conseils d'administration (des hôpitaux) ».
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