Le point de départ pour choisir un placement à court terme, c’est de se donner la possibilité de recourir à ses économies à l’heure dite, que ce soit en termes de disponibilité ou de logique financière. Quand on sait que l’on va avoir besoin de liquidités dans deux ans, on n’ouvre pas une nouvelle assurance-vie dont la fiscalité, en raison de la brièveté du contrat, ne sera pas encore intéressante ; de même, on n’achète pas en Bourse les actions de telle société tout en sachant qu’il faudra les revendre le 1 er mai 2008, quel que soit leur cours. Bref, pour un projet à court terme, on réalise un placement à court terme, donc liquide.
Encore faut-il savoir le montant que l’on veut conserver en liquidités. Tout dépend, bien entendu, du projet. S’il s’agit seulement d’une réserve « au cas où » (voiture qui rend l’âme, maladie), on considère que deux mois de revenus sont suffisants. Si, en revanche vous comptez acheter les murs de votre cabinet, une somme plus élevée est évidemment à prévoir.
21 300 euros en épargne réglementée
Au rang des placements à privilégier, l’épargne réglementée. A savoir le Livret A ou Bleu (2,75 %, plafond de versement de 15 300 euros, un livret par personne), le Livret de développement durable qui remplace le Codevi (2,75 %, désormais plafonné à 6 000 euros, deux livrets au maximum par foyer) le Livret d’épargne populaire ou LEP (3,75 %, 7 700 euros, deux livrets par foyer fiscal) réservé aux contribuables modestes ou encore le Livret Jeune des 12-25 ans (au moins 2,75 % et souvent 4 %, 1 600 euros).
Au total, armé d’un Livret A (ou Bleu) et d’un Codevi, vous pouvez déjà détenir 21 300 euros de liquidités qui tournent à 2,75 % et dont les intérêts ne sont soumis ni à l’impôt sur le revenu ni aux prélèvements sociaux, voire 29 000 euros si le montant de vos impôts vous donne le droit de bénéficier d’un LEP au rendement de 3,75 % : il faut être redevable en 2006 d’un impôt ne dépassant pas 722 euros pour ouvrir un LEP en 2007 (ou conserver le sien ouvert précédemment).
Le reste en superlivrets
Quand on a besoin de garder davantage de liquidité, que faire ? Opter pour les superlivrets. Relativisez cependant les taux attrayants affichés car la fiscalité de ces livrets n’est pas la même que celle des livrets réglementés. Ainsi, ING Direct vous fait bénéficier d’un taux brut de 3 % depuis le 1 er septembre 2006, soit un taux net de 2,67 % (brut fiscal) si vous n’êtes pas imposable. Pour ceux qui sont imposables, il faudra généralement payer sur le taux servi le PLF (prélèvement libératoire forfaitaire) de 16 %, ce qui fait chuter le rendement à un taux net de 2,19 %. A moins que votre taux d’imposition soit suffisamment faible pour que vous préfériez être imposé au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Dans tous les cas, avant d’ouvrir un superlivret, faites le tour des grandes enseignes pour évaluer l’offre qui correspond le mieux à vos besoins. Sachant que les offres se suivent tout au long de l’année. Par exemple, ING Direct offre 6 % jusqu’au 30 juin 2007 et jusqu’à 100 000 euros de dépôts, puis 3 %. Ce qui vous permet d’espérer, a minima (on peut estimer que le taux devrait au pire stagner, mais ne pas être révisé à la baisse dans les deux années qui viennent), un capital de 5 305,49 euros après deux ans d’un placement de 5 000 euros déposé au cours de la première quinzaine de mars 2007, et 158 763,18 euros si vous aviez déposé 150 000 euros. Pour ceux qui ne comptent placer que de petites sommes, des offres de bienvenue comme les 80 euros offerts par Cortal Consors peuvent se révéler plus intéressantes.
Développement durable
(ex Codevi)
(Livret épargne populaire)
(Livret épargne entreprise)
(Compte épargne logement)*
(Plan épargne logement)
Ou en Sicav monétaires
Dans la longue liste des Opvcm (organismes de placements collectifs en valeurs mobilières), créés pour permettre aux épargnants non avertis d’accéder à la Bourse, les Sicav (Société d’investissement à capital variable) sont imposées comme un placement liquide (possibilité de revente ds parts dans les 24 h). Parmi elles (la gamme de Sicav est très étendue, avec des Sicav très diversifiées en actions ou en obligations, ou spécialisées sur un secteur d’activité ou un pays, etc.), les investisseurs à court terme qui ne souhaitent pas prendre de risque s’intéresseront aux Sicav monétaires, qui ont la particularité d’être investies non pas en titres boursiers, mais sur le marché monétaire. Leur rendement suit donc d’assez près le taux du marché monétaire. Or, actuellement, le marché anticipant une nouvelle remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) et une plus légère baisse de ceux de la réserve fédérale américaine (Fed) que ce que l’on pensait récemment, l’environnement est favorable à la hausse du rendement des placements monétaires. Sachant que deux grands types de Sicav monétaires s’offrent à vous : les classiques ou régulières, composées de titres d’une durée de vie n’excédant pas trois mois, et les Sicav monétaires dynamiques, qui reposent sur des produits monétaires d’une durée de vie pouvant aller jusqu’à deux ans. Une différence de composition qui implique une plus ou moins grande sensibilité aux variations des taux d’intérêts.
Voire en Sicav ou FCP court terme
Pour ceux qui se sentent un peu plus joueurs, il est également possible de se tourner vers les Sicav ou FCP court terme. Mais attention : si l’objectif originel des Sicav court terme était d’offrir à l’investisseur une sécurité maximale pour un rendement moyen, et ce pour des placements de courte durée, force est de reconnaître que dans certains contextes (notamment de baisse des taux), la volonté du gestionnaire de faire briller son produit au milieu des autres Sicav le poussait à devenir plus spéculatif, et donc à prendre des risques… que vous finissez pas assumer vous-même. Bref, en cas de retournement de tendance des taux en hausse ou d’événement défavorable (reprise de l’inflation, par exemple), les moins-values seront au rendez-vous, et encore plus flagrantes sur les FCP que sur les Sicav du fait de la moindre importance de l’actif du premier par rapport aux secondes (les Sicav, poids lourds sur le marché financier, achètent et vendent plus difficilement) ! Néanmoins, une telle conjoncture est jugée peu probable, a minima pour 2007.
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