La date était très attendue par la profession, le ministère de la Santé a tranché. Les élections professionnelles des médecins libéraux livreront leur verdict le lundi 12 octobre.
À la faveur de ce scrutin, les médecins choisiront les confrères qui siégeront dans les unions régionales des professionnels de santé (URPS) pour un mandat de cinq ans. Grande nouveauté de ce vote par correspondance : la représentation de la profession sera profondément modifiée par la refonte de la carte des régions (réforme territoriale).
En métropole, les médecins ne voteront plus dans 22 mais dans 13 régions. Cette nouvelle carte comprend par exemple la fusion des régions Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine, ainsi que celles du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie mais aussi le rattachement de l’Alsace à la Champagne-Ardenne et à la Lorraine ou encore de l’Auvergne à Rhône-Alpes.
Ce redécoupage ne sera pas sans conséquence sur la représentation du corps médical libéral. Dans certaines futures méga-régions, « plusieurs élus vont perdre leur poste, certains départements ne pourront pas être représentés et nous assisterons à une guerre des chefs », anticipe le Dr Eric Henry, président du SML.
Test d’audience unique
La date du scrutin professionnel était attendue depuis des mois par les syndicats de médecins libéraux qui réclament l’ouverture de négociations conventionnelles permettant de revaloriser (notamment) la consultation des généralistes de 23 à 25 euros. À plusieurs reprises en effet, l’assurance-maladie et le ministère de la Santé ont renvoyé ces négociations tarifaires juste après la tenue de ces élections professionnelles qui serviront à établir la vraie représentativité des syndicats. « Ces élections constituent une étape majeure pour la suite, affirme le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. Il faut maintenant attaquer le plus rapidement possible les négociations conventionnelles ».
Un contexte propice à la surenchère
Les syndicats vont vraiment se lancer dans la campagne aux URPS au moment même où le projet de loi de santé devrait achever son marathon parlementaire, observe le Dr Claude Leicher, président de MG France.
Dans ce contexte, la période sera propice aux surenchères syndicales.
Le climat est déjà électrique. Après la grève menée par la profession pendant les fêtes de fin d’année 2014, la manifestation nationale unitaire du 15 mars, les syndicats ont commencé à durcir sensiblement leurs positions et à différencier leurs messages. « Les syndicats vont être obligés d’afficher leurs différences et le front uni risque de se lézarder », avance le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF.
Pour l’heure, le SML, la FMF et Le BLOC ont annoncé, avec l’UFML et le mouvement pour la santé de tous, qu’ils préparaient un « blocage sanitaire » national dans les semaines prochaines contre le projet de loi de santé adopté à l’Assemblée. Certains discours agitent le spectre des coordinations médicales et des menaces de déconventionnement...
Pas en reste, MG France a invité les médecins généralistes à boycotter le moment venu la dispense d’avance de frais « dès lors que cette mesure leur fait prendre des risques ». Le syndicat a également lancé une campagne de contestation tarifaire en appelant les généralistes à coter d’autorité la consultation 25 euros.
La CSMF hausse également le ton et réclame que le tiers payant demeure facultatif pour les praticiens. La Conf’ va proposer aux patients de signer une pétition contre la généralisation de la dispense d’avance de frais.
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