A L’OCCASION de son quatrième congrès, la Fondation de l’avenir a exploré deux grand domaines de santé publique : la pathologie cardio-vasculaire et l’arthrose. Thèmes qui peuvent paraître sans rapport ; mais aux membres inférieurs, une bonne fonction articulaire ne peut qu’être bénéfique pour la circulation périphérique, et vice-versa.
Retarder ou limiter la destruction du cartilage du genou, voire le remplacer, lorsque la destruction est irréversible constituent des objectifs communs au chercheur et au clinicien.
Ostéotomie, prothèse.
L’ostéotomie, correctrice des défauts d’axes générateurs ou aggravants de l’arthrose, est d’autant plus efficace dans le contrôle arthrosique qu’elle intervient précocement. Parfaitement réalisée, cette opération – sous-utilisée par effet de mode – a le mérite de retarder significativement la progression arthrosique et de reporter d’une dizaine ou d’une quinzaine d’années le calendrier des interventions radicales (prothèses).
La chirurgie arthroscopique rend des services plutôt symptomatiques et peut être une stratégie d’attente. Les prothèses, dont les résultats sont de plus en plus reproductibles et satisfaisants à long terme, restent l’option pour la restauration fonctionnelle au stade ultime de la gonarthrose invalidante.
La précision du geste opératoire influant sur la pérennité de la restauration fonctionnelle arthroplastique, la « navigation » chirurgicale et la robotique ont été introduites. Ces sophistications ne sont ni indispensables ni universelles, mais elles représentent vraisemblablement une voie de recherche dynamisante pour la chirurgie prothétique.
Thérapie cellulaire et ingénierie tissulaire.
Jusqu’à un passé récent, toute l’action chirurgicale échappait à la logique réparatrice dans la mesure où prévalait le dogme que l’on ne peut pas régénérer les cartilages. Thérapie cellulaire et ingénierie tissulaire se sont attaquées à ce dogme et ont marqué quelques points.
La thérapie cellulaire consiste à isoler des chondrocytes à partir d’un prélèvement de cartilage articulaire. Ces chondrocytes font l’objet d’une démultiplication assistée en laboratoire, suivie d’une réimplantation intra-articulaire sous protection d’un patch-périosté qui fait en quelque sorte fonction de « pansement-greffe ».
L’ingénierie tissulaire fait appel aux cellules souches mésenchymateuses de l’individu, réorientées vers la production de cartilage au moyen de facteurs de différenciation. Il s’agit d’un processus complexe nécessitant plusieurs mises au point en laboratoire et faisant parfois appel à des matrices-supports destinées à faciliter les exigences structurales de réhabitation cellulaire (matrice de collagène).
Arthrose et ostéoporose.
Quelle que soit l’approche, il est indispensable, pour accroître les chances de succès, de bien connaître le terrain traité. A ce titre, une étude épidémiologique intitulée Arthros explore les éventuels liens entre l’arthrose et l’ostéoporose. Ces deux affections ont toujours été considérées comme strictement indépendantes, bien qu’elles touchent des populations superposables.
On supposait que l’arthrose diminuait les risques d’ostéoporose et que l’ostéoporose diminuait les risques d’arthrose. Cette hypothèse ne résiste pas à des études épidémiologiques rigoureuses. Chacune de ces pathologies est de déterminisme plurifactoriel, et une arthrose de genou peut très bien être aggravée par une ostéoporose en raison de la dysfonction sédentarisante qu’elle induit.
D’après la table ronde « Le genou réparé » du 4e Congrès Artères et articulations de la Fondation de l’avenir. Avec les Prs et Drs N. Passuti (Nantes), D. Gautier (Pessac), C. Jorgensen (Montpellier), P. Gillet (Nancy), C. Vielpeau (Caen).
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